Eugénie Dorange : « Le sport est moteur de belles valeurs »

Eugénie Dorange, membre de l’équipe de France de canoë, est devenue ambassadrice Sentez-vous Sport dans la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle raconte sur son parcours, ses engagements et ses ambitions.

Quel est votre parcours ?
J’ai commencé le canoë à 8 ans. J’avais un cousin qui faisait de l’aviron, alors ma grande sœur et moi voulions pratiquer un sport d’eau pour faire comme lui. Mes parents nous ont inscrites à l’Olympic canoé kayak auxerrois (OCKA) et j’ai accroché. J’ai fait du kayak pendant quatre ans, puis j’ai débuté le canoë en ligne en 2010 au moment des premières compétitions féminines. J’ai progressé et je suis entrée dans le collectif national à 15 ans. Lors de mes trois ans en équipe de France junior, j’ai remporté deux fois le titre de vice-championne du monde, ainsi que deux médailles d’argent et une de bronze en championnat d’Europe. Je fais partie de l’équipe de France senior depuis 2017, mais je participe encore à des compétitions U23. Dans cette catégorie, j’ai aussi été sacrée vice-championne du monde et j’ai obtenu une médaille de bronze au niveau européen. Je suis toujours licenciée à l’OCKA, mais je m’entraîne aussi au pôle France de Vaires-sur-Marne. À côté, je suis une licence de droit à distance à l’université Assas.

Comment êtes-vous devenue ambassadrice Sentez-vous Sport ?
Le CROS Bourgogne-Franche-Comté m’a demandé si je connaissais le programme. J’ai accepté de devenir ambassadrice car le dispositif Sentez-vous Sport est intéressant. Je suis convaincu que le sport est moteur de belles valeurs dans la société. J’ai commencé en mai et mes objectifs sont de promouvoir toutes les actions Sentez-vous Sport. Comme il n’y a pas eu de rassemblement pour la Journée olympique le 23 juin, je n’ai pas été sollicitée, mais j’ai relayé le #Défi2024m, lancé par le CNOSF, sur mes réseaux sociaux. Des actions sont prévues en septembre pour le mois Sentez-vous Sport, mais je ne sais pas encore comme elles vont se traduire. Je suis prête à intervenir, sauf si je suis en compétition au même moment.

Est-ce vos premiers liens avec le CROS ?
Je fais partie du programme Objectif médailles qui apporte une aide financière aux sportifs de haut niveau licenciés en Bourgogne-Franche-Comté. De plus, j’ai déjà été sollicitée pour répondre à des interviews ou faire des interventions vidéo. Au niveau départemental, j’ai participé à des événements organisés par le CDOS de l’Yonne, comme la Nuit du sport, relancée en 2020. Par ailleurs, le Conseil départemental m’aide financièrement.

Avez-vous une chance de participer aux Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021 ?
J’ai encore la possibilité de me qualifier en C1 et en C2. Les qualifications olympiques ont été repoussées à mai 2021 et je vois cela comme une opportunité d’avoir un an supplémentaire pour être meilleure. J’ai du mal à me situer par rapport aux autres parce qu’il n’y a pas encore eu de compétitions internationales en 2020. Obtenir ma qualification va être difficile, mais rien n’est impossible.

Pensez-vous déjà aux Jeux olympiques de Paris en 2024 ?
C’est un objectif à long terme. J’aurais 26 ans et je serais au top de ma forme. Disputer des Jeux olympiques à la maison, c’est une chance, le rêve de tous sportifs. Le pôle France se situe dans le stade olympique des épreuves de canoë. Connaître le bassin est un plus, même si c’est moins indispensable en course en ligne qu’en slalom. Quand j’y suis, je me projette sur les JO dans quatre ans.

De quelle manière avez-vous continué l’entraînement pendant le confinement ?
J’ai une machine à pagayer, c’est-à-dire un rameur version canoë, chez moi. J’ai réalisé une séance tous les jours, plus une autre de préparation physique avec les moyens du bord et en respectant la limite d’une heure de sortie quotidienne à un kilomètre du domicile. Au début du déconfinement, j’ai eu la chance que le Préfet de l’Yonne et le maire d’Auxerre autorisent la réouverture du bassin. Aujourd’hui, j’ai repris un rythme d’entraînement normal avec le club, sauf qu’il est encore interdit d’aller dans la salle de musculation. Cependant, celle du Pôle France est accessible.

Propos recueillis par Leslie Mucret