Eric de Cromières : « Je savoure pleinement cette victoire »

Eric de Cromieres of Clermont during the Clermont Auvergne celebration the day after winning the Top 14 Final on June 5, 2017 in Clermont, France. (Photo by Romain Lafabregue/Icon Sport)

Un rêve éveillé. Après plusieurs années de malédiction, l’ASM Clermont Auvergne a remporté le bouclier de Brennus il y a quelques semaines. Une véritable consécration pour l’ensemble du club auvergnat et son président, Éric de Cromières…

 

Éric de Cromières, l’ASM a décroché le deuxième Bouclier de Brennus de son histoire. Avec du recul, que représente ce titre à vos yeux ?

C’est une très grande joie personnelle, très intense et beaucoup plus forte à mesure que l’on s’éloigne de l’événement. Quelque part, on ne réalise pas forcément sur le moment. Aujourd’hui, je savoure pleinement cette victoire. C’est une superbe récompense pour toute l’équipe sportive, que ce soit le staff ou les joueurs. Ce sont eux qui mouillent le maillot et font les efforts physiques, psychologiques et psychiques. C’est un vrai résultat d’équipe. Et puis, quand on pense à tous les blessés que l’on avait, la performance en devient d’autant plus belle. Par ailleurs, on est évidemment très heureux pour tous les partenaires et les supporters, qui nous soutiennent depuis des années. C’est une immense joie de pouvoir leur offrir une telle récompense.

La Place de Jaude était noire de monde pour fêter ce titre. On imagine que ce sont des moments incroyables en termes d’émotion…

Bien-sûr, c’est assez impressionnant de vivre ces moments. Quand on voit cette foule, on mesure véritablement la responsabilité qui est la nôtre vis à vis de ce peuple, afficionado de rugby. Faire plaisir à nos supporters, c’est formidable. Même quand ça va moins bien et qu’ils sont forcément un peu moins agréables, il ne faut jamais oublier leur fidélité et ce qu’ils font pour le club.

Après une aussi belle saison, l’objectif sera de faire aussi bien lors du prochain exercice ?

Aussi bien, je le souhaite. Après, quand on voit le programme qui nous attend entre le Top 14, la Coupe d’Europe et les matchs internationaux, je dirais que ce qui est important, c’est de se retrouver en bonne position et en bonne condition au moment des phases finales. Quand je parle de phases finales, je pense à la qualification pour les quarts de finale de la Coupe d’Europe et les phases finales du Top 14. C’est important d’être dans des conditions optimales au mois d’avril.

Dans le rugby et même dans le football, on dit justement que la saison des très grands clubs démarre au printemps…

C’est vrai, mais personnellement, je trouve que c’est dommage. Nous avons un championnat qui n’en est pas véritablement un. Je pense franchement que si le leader était champion en fin de saison, certains matchs se joueraient différemment, et que l’intensité du Top 14 serait sûrement différente.

Vous seriez donc favorable à la mise en place d’une réflexion sur le mode de fonctionnement du Top 14 ?

Oui, ce n’est pas un secret et je ne m’en cache pas. Je suis favorable à un Top 12 sans phase finale. Selon moi, c’est le seul moyen de préserver l’Équipe de France. Il y a trop de matchs. On ne peut pas réussir de grandes performances dans ces conditions. Prenons un garçon comme Guirado, je suis admiratif de ce joueur mais on voit qu’en fin de saison, il est épuisé.

Au-delà du Top14, vous serez également très attendus en Coupe d’Europe après votre finale face aux Saracens. Cette compétition est-elle également un objectif pour l’ASM ?

Oui, c’est l’un des deux avec le Brennus. Quand on s’aligne sur la ligne de départ, c’est pour décrocher quelque chose. Le problème, c’est que nous ne sommes pas les seuls ! Quand on affronte les Ospreys, les Saracens ou encore Northampton, on est évidemment conscient que la tâche sera difficile. Mais on va tout donner, comme d’habitude.

Président, que peut-on vous souhaiter pour les prochaines semaines ?

On va bien se reposer pour être les plus frais possibles à la reprise au mois d’août. En espérant que la saison soit tout aussi passionnante…

Propos recueillis par Bérenger Tournier