Enzo Giorgi rêve de la salle d’armes olympique de 2024

Banque Populaire du Sud

Pour Enzo Giorgi, escrimeur handisport Nîmois, sa différence n’est pas un frein pour atteindre ses rêves. Bien au contraire. Pied au plancher, il va vite pour aller loin ! Vice-champion du monde junior, une médaille en coupe du monde par équipe avec les seniors, un titre de champion de France au sabre et à l’épée et troisième aux championnats du monde avec l’équipe de France junior… Enzo rêve de 2024, de Paris et de ses jeux. Ce jeune épéiste a de la passion « plein les yeux » pour son sport, une fraîcheur et une franchise à toute épreuve, y compris et surtout celle du handicap et une gagne à vaincre les Dieux de l’Olympe. Coup de foudre pour Enzo, l’avenir de l’escrime handisport française.

Enzo, peux-tu nous en dire plus sur ton prénom ?

L’histoire familiale raconte que c’est lors d’une partie de pétanque que mes parents choisissent mon prénom. Ce n’est pas par hasard si Enzo fait partie de la liste. Papa et Maman sont de la génération du film de Luc Besson « Le Grand Bleu ». Pourtant, à la différence du héros du film, je ne veux pas vivre avec les sirènes mais bien sur la terre ferme. Par contre défier les limites du possible, comme lui, oui !

Pour toi « l’aventure sport » a commencé quand et comment ?

Depuis mon plus jeune âge, je suis sportif. J’aime les sensations du sport. Avant de pratiquer l’escrime, j’ai testé plusieurs activités sportives sans qu’aucune ne remporte mon adhésion totale. C’est mon père, lui-même escrimeur et aujourd’hui entraîneur, qui m’a fait découvrir l’escrime à l’âge de 6 ans. 14 ans après je fais toujours de l’escrime et trouve toujours autant de plaisir à être dans une salle d’armes à combattre.

Peux-tu nous préciser les règles, si particulières, de l’escrime ?

L’escrime est un sport d’opposition contre un adversaire, un sport de combat. L’art est de le toucher avec la pointe ou le tranchant, estoc ou taille, de l’épée sans être atteint. C’est une discipline olympique depuis 1900 pour les hommes, 1996 pour les femmes. Les épreuves sont individuelles ou par équipes. C’est un sport très technique. Il faut acquérir une dextérité qui n’est pas naturelle. De plus, c’est un sport asymétrique à savoir de profil. Il faut donc travailler cette position et la motricité qui va avec.

… et encore ?

L’escrime est l’un des sports où le français est la langue officielle. Chaque pays utilise sa langue pour les compétitions nationales. Toutefois, le français est obligatoire pour l’arbitrage dans les compétitions internationales (« En garde ! Prêts ? Allez ! Halte ! »). L’arbitre dispose, en plus, d’un code de signe pour expliquer chaque phrase d’armes.

Ton histoire et ton handicap, peux-tu nous en dire plus ?

Je suis né prématuré avec une jambe gauche endommagée. Plus raide que la normale, elle est donc moins mobile. Pendant un certain nombre d’années, j’ai réussi à compenser avec davantage de technique et de tactique. Pourtant, arrivé à un certain niveau de compétition, mes adversaires devenaient plus rapides dans leurs déplacements et je n’avais plus ce temps d’avance qui fait la différence. Etant compétiteur, je veux gagner. Je ne peux pas me satisfaire, simplement, de sortir mes épingles du jeu. C’est pour atteindre les sommets, dont je rêve, que je suis dans la catégorie « handisport ». Je n’ai plus de limite dans mon jeu. Mon handicap n’est plus un frein à mon évolution.

L’acceptation de ta différence, comment cela s’est-il passé ? Parle nous de ton ressenti ?

À une époque, c’était assez compliqué. Au collège notamment, lorsqu’il faut être habillé, coiffé à l’identique, avoir les mêmes codes que les autres… ce n’est, alors, pas évident de porter sa différence et, bien entendu, encore moins en étendard. C’est avec le sport que l’acceptation est arrivée. Je voulais être dans la cour de ceux qui gagnent, des vainqueurs, des performants. Je ne souhaitais pas m’arrêter au milieu du classement mais bien aller plus haut. Pour cela mon handicap devait être ma force. Et c’est bien le cas. Le sport de haut niveau reste du sport de haut niveau qu’il soit pratiqué en situation de valide ou en situation de handicap. Il y a bien une chose qui est universelle, c’est notre rêve à tous de gagner les jeux en 2024 ! Marquer le point qui fait gagner, monter sur des podiums, décrocher des médailles transcendent n’importe quel handicap.

La famille Giorgi, une famille « made in sport » n’est-ce pas ?

Oui. Papa est maître d’armes et entraîneur d’escrime. Ma sœur jumelle pratique la gymnastique rythmique avec des rubans, des cordes ou bien encore des cerceaux. Quant à mon petit frère, il est lui aussi escrimeur et a été sélectionné pour les championnats du monde. Malheureusement avec la crise sanitaire, l’aventure n’a pu se vivre. Une famille de sportives qui pendant le confinement s’est entrainée ensemble. Quel bonheur que de partager sa passion. Une source de très grande richesse, assurément.

Ta vie d’après… après le sport de haut niveau, tu y penses ? Tu t’y prépares ?

Je suis, actuellement, en BTS Communication et souhaite m’orienter vers un Bachelor « sport business ». Comme dans la pratique de mon sport, j’ai des objectifs et me donne les moyens de les atteindre. J’essaie de construire, aussi, ma vie professionnelle.

Par Banque Populaire du Sud