Encourager le sport sur ordonnance dans la Région Sud

Le CROS Région Sud, en partenariat avec le CREPS, achèvera son roadshow pour promouvoir le sport sur ordonnance par une conférence interprofessionnelle mercredi 25 septembre au Complexe Azur Arena d’Antibes à 19 h. Christian Guibert, vice-président en charge du sport santé du CROS, revint sur ces démarches.

 

Quels sont les objectifs de cette conférence interprofessionnelle à Antibes ?

C’est la quatrième et dernière soirée de notre roadshow qui a débuté en novembre 2018 afin de développer la pratique du sport sur ordonnance dans la Région Sud. Nous avons parcouru le territoire pour être au plus près des dirigeants des clubs et des comités. Ces tables rondes ne sont pas réservées au mouvement sportif. Nous avons pu compter 20 à 30% de participants issus de corps médical lors des trois premières réunions. L’objectif est de lever les freins et les réticences des deux parties, médecins et mouvement sportif, afin de mettre en place cette prescription du sport sur ordonnance et voir comment la développer dans les clubs.

Quels sont ces freins ?

Le mouvement sportif a peur de devoir embaucher des personnes diplômées APAS (Activité physique adaptée et santé), alors qu’il existe des brevets fédéraux avec des formations qui permettent aux bénévoles de prendre en charge les personnes avec des affections de niveau 1 et 2. C’est aussi pour les clubs une possibilité d’aller au-devant de nouveaux pratiquants, de sortir du schéma classique de trouver des champions. De leur côté, les médecins généralistes ne savent pas comment leurs patients vont être accompagnés. Des carnets de suivi ont été édités pour leur permettre de voir l’évolution du patient.

Qui sont les intervenants de cette soirée ?

Nicolas Fortsmann, chargé d’études à l’Institut de recherche bio-médicale et d’épidémiologie du sport (IRMES) ouvrira cette conférence en présentant les recherches scientifiques qui expliquent les bienfaits du sport santé. Ensuite, il y aura une première table ronde « de la prescription à l’accompagnement » destinée au corps médical qui répondra aux questions « comment prescrire du sport sur ordonnance ? » et « comment sécuriser le parcours des patients ? ». La deuxième « quel encadrement pour quel accompagnement » s’adresse plus au mouvement sportif. Franck Chevallier, charge de mission sport santé au CREPS, Dr Alain Ferrero, médecin conseiller à la Direction régionale jeunesse sport et cohésion sociale, Anne-Sophie Rousseau, responsable du master APAS au STAPS de Nice, ainsi que des représentants de l’ARS et de mutualités interviendront lors de cette soirée animée par Emmanuel Carini du CREPS, partenaire du CROS tout au long de ce roadshow. Environ 150 personnes sont attendues.

Des actions en faveur du sport sur ordonnance sont-elles déjà en œuvre dans les Alpes-Maritimes ?

Lors de la soirée, Philippe Manassero, président du CDOS des Alpes-Maritimes, citera les partenariats locaux avec Avenir santé solidarité et la Ligue contre le cancer, qui orientent déjà les patients vers les clubs. Les participants entendront également les témoignages d’animateurs de la plateforme Pass’formsanté d’Antibes Juan-les-Pins et de l’association la Semeuse à Nice. Notre but est de montrer et de parler techniquement ce qui se fait déjà sur le terrain.

Retrouvez plus d’informations > https://provencealpes.franceolympique.com

Qu’avez-vous retenu des échanges de ces réunions interprofessionnelles ?

C’est important d’avoir un regard croisé entre le corps médical et le mouvement sportif, il faut donc des espaces structurés pour permettre aux gens de se rencontrer et de se parler. Nous sommes satisfaits car les participants sont sortis avec des billes. Nous avons compris que le corps médical a besoin d’outils qui facilitent la prescription. Les CROS est en train de concevoir des documents guidant vers une démarche simplifiée qui seront accessibles sur le site internet. Pour les clubs, mutualiser les compétences des encadrants bénévoles est une solution, tout comme faciliter l’accès aux formations. Nous apportons un ruban pédagogique et des équipes de formation aux fédérations concernées. J’ai également retenu la fréquentation qui n’a cessé d’augmenter durant ce roadshow, mais je suis resté frustré que le temps des débats soit trop court.

Après ces tables rondes, quelles actions le CROS va-t-il mener pour développer le sport sur ordonnance ?

Nous allons accompagner l’Agence régionale du sport dans l’ouverture des Maisons du sport santé, des espaces structurés où le mouvement sportif pourra siéger avec le corps médical, dès 2020. Le CROS a incité les plateformes à répondre aux appels d’offre et accompagne les deux entités qui se sont déjà positionnées. Par ailleurs, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) a décidé pour cette saison 2019-2020 de choisir trois régions pilotes dont la Région Sud pour la prise en charge de 500 patients atteints de cancer ou de sclérose en plaque qui reprendront le sport comme une thérapie non médicamenteuse. La proportion de clubs en capacité d’accueillir les personnes avec une ordonnance est passée de 6 à 10 % entre 2018 et 2019 dans la région. Continuer de promouvoir le sport sur ordonnance sur le territoire est beau défi à relever.

Propos recueillis par Leslie Mucret