Emmanuel Grégoire : « On respecte nos temps de passage »

Ville de Paris

Le premier adjoint de la Ville de Paris, Emmanuel Grégoire, était présent lors de la table ronde Paris 2024 : Les Jeux du Renouveau pour Demain Le Sport, conjointement organisée par Franceinfo, France Télévisions et L’Equipe. Il fait le point sur de nombreux sujets concernant les JOP à moins de deux ans de leur lancement.

Où est en la Ville de Paris à moins de deux ans du lancement des Jeux olympiques et paralympiques ?

On rentre vraiment en phase opérationnelle. Tout ça est évidemment parfaitement coordonné avec la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques, ndlr) pour la livraison des infrastructures, avec Paris 2024, pour la préparation de tous les sites de compétition dans Paris et puis de tous les sujets qui vont avec : comment on va se déplacer, la sécurité, etc. Pour l’instant, on respecte les calendriers, on respecte nos objectifs. Et par ailleurs, la Ville coordonne toute sa stratégie de travaux d’aménagement, d’embellissement pour qu’on puisse livrer tout ça en temps et en heure.

Vous avez parlé de la sécurité. Tout le monde se souvient des événements qui se sont déroulés lors la finale de Ligue des Champions au Stade de France en mai dernier. Comment la Ville de Paris et les Départements franciliens vont-ils renforcer cet aspect ?

Je pense qu’il ne faut pas faire de ce qui s’est passé lors de la finale de Ligue des Champions un cas d’école. Dans 99,99 % des cas, les événements au Stade de France se déroulent sans accro. Ce soir-là, il s’est passé quelque chose qui n’aurait pas dû arriver, qui n’est pas du tout prédictible de ce qui va se passer aux JO. Des rassemblements sont régulièrement organisés dans l’enceinte sportive. Il y a une grande expérience en la matière. Disons qu’on vit dans un contexte sécuritaire complexe sur le plan international, le risque terroriste, etc et donc tous ces grands événements qui attirent beaucoup de monde sont évidemment des menaces potentielles supplémentaires. On travaille en coordination avec l’ensemble des pouvoirs publics mobilisés pour essayer de prévenir les risques. Dans les pouvoirs mobilisés, il y a évidemment la police nationale, à travers la préfecture de police. Il y a aussi les collectivités territoriales, qui mobilisent les polices municipales en amont. En réalité, il y a aussi un autre acteur qui est le secteur privé, qui va être appelé en renfort. La France a un avantage, c’est qu’elle a une tradition d’accueil de beaucoup de gens, de nombreux touristes, beaucoup de grands événements. Et cette expérience, on la mettra à profit pour les JO. Il y aura assurément une vigilance encore plus particulière parce que cet événement est en soi et sans doute un des plus célèbres du monde et donc un des plus menacés. Je pense que tout le monde doit être certain que les moyens sont au rendez-vous et que tout sera déployé pour que ça puisse être une belle fête en toute sécurité.

« Montrer qu’on peut faire des JO une fête magnifique » 

Outre l’enjeu de la sécurité, il y a aussi l’enjeu écologique qui rentre en compte. Comment allez-vous concilier à la fois sport et écologie ?

On veut montrer que c’est possible et que l’écologie, ce n’est pas arrêter de faire quoi que ce soit. C’est important de montrer qu’on peut avoir un chemin de sobriété, mais qui garde, entre guillemets, une appétence pour la fête, pour la célébration et pour le sport. Je rappelle que le sport, ça ne pollue pas. Le sport, ça protège notre santé et c’est extrêmement vertueux. Après, évidemment, il y a toute la dimension événementielle qui est impactante. Il faut savoir qu’avec Paris 2024 et la Solideo pour la construction des équipements, ce sont les Jeux les plus sobres de l’histoire. Nous visons, pour que chacun l’ait en tête, d’avoir une empreinte carbone, c’est-à-dire une empreinte deux fois moins importante pour les JO de Paris 2024 par rapport à Londres et Rio, qui sont les deux événements référence. Cela avait déjà été un angle de travail pour ces villes d’avoir un événement plus sobre. Nous travaillons sur tous les aspects. Construire le moins d’équipements possible, parce que nous en utilisons beaucoup qui existent déjà. Quand on les construit, nous prônons les méthodes les plus vertueuses possible, les matériaux les plus vertueux possible. La question de l’organisation de l’événement, de la consommation d’énergie, d’utiliser le moins de groupes électrogènes, ce sont en fait tous les segments de l’événementiel : accueillir, loger, organiser les épreuves sportives, nourrir, etc. Tout fait l’objet d’une attention extrêmement particulière dans tous les marchés publics qui sont lancés. Notre objectif, c’est de montrer qu’on peut faire des Jeux une fête magnifique. C’est-à-dire, qu’on ne renonce à rien, tant en termes de beauté que d’ambition, tout en étant sobre sur le plan environnemental. On pense vraiment qu’on sera au rendez-vous.

Quel sera l’héritage de Paris 2024 pour la Ville et les départements franciliens ?

Il y en aura beaucoup. D’abord, il y a l’héritage matériel. L’héritage matériel, c’est quelques équipements et nouveaux quartiers qui vont naître, notamment en Seine-Saint-Denis et l’Arena Porte de la Chapelle. Quand on a organisé à Paris les JO en 1900 et 1924, cela a laissé en héritage des infrastructures. L’héritage principal des Jeux, c’est le développement de la pratique sportive. C’est le fait qu’il y ait beaucoup plus de gamins qui sachent nager qu’avant. C’est la question de la baignade dans la Seine, permise par la dépollution que nous avons engagée pour organiser les épreuves sportives. Et puis, il y a aussi quelque chose qu’il faut avoir en tête, c’est l’adaptation de la Ville aux changements climatiques grâce aux JO. La question de la végétalisation et des aménagements entrent aussi en compte. Tout comme le développement des pistes cyclables. Bref, c’est un moyen de montrer que les JO ce n’est pas seulement une belle fête et ça ne sera réussi que si c’est utile aux Parisiens et aux Français.