Elohim Prandi, le handball dans le sang

Elohim PRANDIN of France during the golden League match between France and Denmark on January 5, 2020 in Paris, France. (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport) - Elohim PRANDI - Bercy AccorHotels Arena - Paris (France)

Elohim Prandi ne perd pas de temps. Le jeune international tricolore de 21 ans fait les beaux jours de l’USAM Nîmes Gard, avant de rejoindre le PSG Handball la saison prochaine. Une étape de plus sur la route des Jeux olympiques de Paris 2024 pour l’ami d’enfance d’un certain Kylian Mbappé…

 
« Quand j’étais petit, j’étais archi-nul ! » Si Elohim Prandi est « né avec un ballon dans les mains », la route vers le professionnalisme n’était pas toute tracée. Il serait trop simple de penser qu’avec un père – Raoul Prandi – quatrième des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 et une mère – Mézuela Servier – ex-capitaine de l’équipe de France féminine de handball, Elohim allait naturellement connaître le même destin. Pour ses grands débuts sur les parquets, le natif d’Istres a « fait gardien ». Il tient à préciser : « Et j’étais bon en plus ! » Meilleur que dans le jeu : « Je jouais ailier gauche, j’étais tout petit, je n’avais pas de muscles, je ne ressemblais à rien. On ne mettait pas une pièce sur moi ! » Les parents ont suivi tout cela attentivement, mais bien décidés à laisser leur enfant choisir son chemin. Difficile d’imaginer l’arrière gauche de 21 ans, culminant aujourd’hui à 1,93 m et imposant ses 96 kg de muscles sur les parquets, chétif et en difficulté. Le premier déclic est arrivé vers 11 ans : « J’ai eu une grosse poussée de croissance. À partir de là, j’ai développé des qualités techniques et physiques très rapidement. C’est à partir de là que j’ai commencé mon apprentissage et mon ascension. » L’aisance et les progrès aidant, les sélections départementales lui donneront l’envie de devenir professionnel : « Je commençais à sentir que j’avais envie de faire ça beaucoup plus sérieusement. On a tous ce petit rêve quand on est petit de jouer avec les pros, mais on ne se dit jamais véritablement qu’on va y arriver. Quand j’ai commencé à évoluer assez rapidement, qu’on a commencé à voir un potentiel chez moi, je me suis dit : « J’ai peut-être les capacités pour devenir professionnel. » »
 

 

« Je dois beaucoup à Ivry, énormément à Nîmes »

 
Elohim Prandi a le handball dans les veines, des qualités naturelles, mais il a dû travailler pour réussir à franchir les étapes à vitesse grand V. Il a notamment fallu passer un gros cap mental : « Il y a eu beaucoup de travail physique car en grandissant rapidement, les muscles ne suivent pas forcément. Je devais me muscler tout en évitant la surcharge de travail. Il y a aussi eu un gros travail mental, parce que lorsqu’on est jeune, on ne se rend pas compte de la difficulté de ce qu’il faut faire pour arriver au plus haut niveau. Il faut être capable de se mettre sur le bon chemin. Ça a été assez éprouvant pour moi, au niveau du changement de comportement, de la vision des choses, de la maturité à prendre. Cela a été beaucoup de travail, mais cela a porté ses fruits. » Le joueur de l’USAM a grandi très vite. Avant d’arriver dans le Gard, Elohim Prandi a joué son premier match chez les professionnels à 16 ans, en D2 avec Ivry. « C’était le dernier match de la saison. On allait faire la fête, car on était champion. J’avais joué, c’était déjà un kif de pouvoir jouer en D2. Mais, au fond, ce n’est pas ce que je visais. Je voulais jouer en D1, je voulais évoluer au plus haut niveau. Mais commencer par ça, ça reste un très bon souvenir pour moi. » Assez rapidement, et même s’il n’oubliera pas ce que l’US Ivry lui a apporté, il prend la direction du Sud de la France, pour renforcer une formation nîmoise ambitieuse. « C’est un choix personnel, j’avais besoin de plus de visibilité. J’avais aussi envie de faire mon propre chemin, de partir de Paris, m’éloigner – de façon positive – de mes proches. Je voulais jouer les premiers rôles aussi, parce que c’était l’ambition de Nîmes. C’est ce qui s’est passé, j’ai énormément évolué, ils m’ont donné toutes les armes pour que je puisse montrer toute l’étendue de mon talent, tout ce que j’étais capable de faire. Je dois beaucoup à Ivry pour ma formation et pour leur confiance, mais je dois aussi énormément à Nîmes pour la prise de risque d’intégrer un jeune de 19 ans à l’effectif pro et de compter sur lui directement. »
 

« Le PSG, un gros défi »

 
Ses performances nîmoises n’ont pas laissé insensibles les recruteurs du PSG. Elohim Prandi va tout donner pour terminer la saison du mieux possible avec l’USAM Nîmes Gard, afin d’arriver avec un maximum de confiance dans le club de la capitale. « Je suis jeune, même si je montre déjà beaucoup de choses et que je suis devenu un des cadres de mon club sur le terrain, j’ai encore une belle marge de progression. Je suis continuellement en apprentissage, pour moi, c’est important de grandir correctement mais le plus vite possible, pour qu’à Paris je sois déjà capable d’assumer un rôle bien précis », explique-t-il. « Quand Paris s’est manifesté, j’ai vu ça comme un gros défi, de pouvoir faire partie d’un projet d’avenir dans un des plus grands clubs d’Europe. J’ai complètement adhéré à ce projet-là. Avec l’équipe de France, j’ai eu l’occasion de jouer avec certains mecs de l’équipe, et je m’efforce déjà de pouvoir créer certaines affinités pour ne pas perdre de temps. » À Paris, Elohim Prandi retrouvera sa famille et ses amis, dont un certain Kylian Mbappé. Les deux sportifs se connaissent depuis l’âge de 13 ans et suivent la même ascension fulgurante. Et dans les deux cas, la famille est un cadre important. « Mes parents me soutiennent énormément, sans trop me mettre de pression. Ils sont fiers, mais sans trop le montrer non plus, parce qu’on est très perfectionniste dans la famille. Quand ils me parlent de mon potentiel, c’est pour dire que ce que je fais est bien mais que je peux faire encore mieux », explique le handballeur. Autre point commun, l’équipe de France. Elohim Prandi a disputé l’Euro avec les Bleus et, malgré l’échec sportif, il en retire une superbe expérience : « C’est quelque chose que j’ai envie de revivre encore et encore. Pour gagner. C’est un peu contradictoire parce qu’on est frustré de sortir dès le premier tour. Après, l’équipe est en pleine reconstruction, c’est une période de transition, c’est pour ça que je pense qu’il ne faut pas être trop dur avec nous. »
 

 

« Chérir ce maillot bleu »

 
Le futur joueur du PSG l’assure, les Bleus seront prêts pour le tournoi de qualification olympique avec leur nouveau sélectionneur : « On est prêt à montrer que ce n’était qu’un passage à vide. On ira aux Jeux olympiques. La défaite permet de se remettre en question, on grandit aussi comme ça. Notre travail, c’est de travailler pour mériter ce maillot bleu et le chérir à chaque fois qu’on le portera. C’est une page qui se tourne, mais on va essayer d’écrire la prochaine de la meilleure façon possible. À nous de travailler tous ensemble et dans la même direction. » Elohim Prandi veut vivre ses premiers Jeux olympiques, à Tokyo, mais il rêve surtout du rendez-vous à Paris, en 2024. « Ce serait extraordinaire de vivre des Jeux olympiques à Tokyo, je me donnerai à fond pour y aller. Mais si je n’y suis pas, ça ne sera pas une grosse déception parce que je suis jeune, j’ai moins d’expérience que la plupart des joueurs de l’équipe de France. En revanche, Paris 2024 est un réel objectif. J’aurai 26 ans, je devrais être au top de ma forme, et c’est en France, j’ai envie de vivre cette aventure. » On lui souhaite de réussir, afin de pouvoir dire, plus tard : « Quand j’étais grand, j’étais archi-fort ! »
 

La bio express d’Elohim Prandi :

 

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Par Simon Bardet