Élodie Lorandi : « Le sport, c’est la vie »

La Fédération française d’aviron a lancé une campagne de recrutement handi-aviron. Élodie Lorandi, atteinte d’une maladie orpheline qui paralyse sa jambe gauche, est l’une des ambassadrices. Elle a hâte de partager son histoire avec les jeunes.

 

Pourquoi êtes-vous passée de la natation à l’aviron ?

J’ai croisé Charles Deval, l’entraîneur de l’équipe de France de handi-aviron, aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008 alors que j’étais engagée en natation, puis à plusieurs reprises les années suivantes. Il me disait qu’il fallait que j’essaye le handi-aviron. Je me suis prise au jeu. Après les Jeux olympiques de Rio en 2016, je voulais mettre la natation de côté. J’ai essayé l’aviron en octobre 2017. J’ai trouvé un collectif que je n’avais pas en natation puisque je m’entraînais seule. L’ambiance est super.

Votre expérience de nageuse est-elle un plus dans votre nouvelle carrière sportive ?

J’ai eu la chance de pratiquer au haut niveau pendant douze ans. Cela m’aide dans la gestion du stress. J’ai déjà connu les grandes compétitions, donc je m’adapte facilement. Cela m’a permis de vite m’intégrer dans l’équipe. L’aviron et la natation sont complémentaires car on retrouve la glisse. Les appuis sont les mêmes avec la pelle qu’avec la main. Cela m’a aidée au début mais, maintenant, je travaille plus avec les jambes.

Comment allez-vous agir en tant qu’ambassadrice de la campagne de recrutement handi-aviron de la Fédération ?

J’avais déjà accompagné des jeunes quand je pratiquais la natation. Je leur expliquais que tout est possible, quand on veut, on peut. Je vais dire aux jeunes handi que le sport, c’est la vie, un moyen de se retrouver soi-même. Avoir été choisie comme ambassadrice par la FFA me touche beaucoup, c’est une marque de confiance alors que je pratique depuis peu de temps. Je vais pouvoir raconter mon histoire. C’est top parce que j’aime parler aux gens.

Quelles qualités de l’handi-aviron mettez-vous en avant ?

L’esprit d’équipe, c’est fabuleux. La victoire, comme la défaite, sont des moments que l’on vit à plusieurs. Les médailles c’est bien, mais c’est mieux de gagner avec tout le monde. Ça sera dans mon discours d’ambassadrice. Si la discussion se prête à parler des Jeux paralympiques, je dirais que c’est la compétition où l’on veut être. On peut en rêver, mais avant il faut y mettre du sien. Tout le monde doit travailler et faire des sacrifices pour atteindre le haut niveau.

Quelles sont vos échéances pour cette année 2019 ?

J’ai été opérée de l’avant-bras et je reprends petit à petit. Je ne serai pas tout de suite de retour en compétition. Je veux être prête pour les Championnats du monde, en août prochain en Autriche, qui sont qualificatifs pour les Jeux paralympiques de Tokyo.

Propos recueillis par Leslie Mucret