Éduquer le supporter de demain

Lyon fans during the Ligue 1 match between Paris Saint Germain and Lyon at Parc des Princes on October 7, 2018 in Paris, France. (Photo by Dave Winter/Icon Sport)

Dans la perspective du Mondial féminin de foot en 2019 et du Mondial scolaire de futsal en 2020, l’Académie de Lyon a lancé, ce lundi, une grande opération « supporter » parrainée par Camille Abily et Alexandre Lacazette, à destination de ses 400 000 élèves.

 
Déjà hôte ces dernières années de nombreuses manifestations, dont l’Euro 2016, Lyon s’apprête à accueillir deux Championnats du monde en deux ans : le Mondial féminin de foot l’an prochain et le Mondial scolaire de futsal l’année d’après. L’occasion était trop belle pour lancer un projet « supporter », « en s’appuyant sur ces deux événements », souligne Dominique Letard, le directeur de l’UNSS du Rhône et instigateur de cette démarche. Une opération que Camille Abily et Alexandre Lacazette ont facilement accepté de parrainer. « C’est important qu’à Lyon on ait de bons supporters », a commenté le buteur d’Arsenal, dont la popularité dans sa ville natale est toujours au sommet.

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Car les récentes dérives des supporters, à Lyon ou ailleurs, sont le point de départ de cette initiative ambitieuse. L’idée, c’est d’éduquer les 400 000 élèves de l’Académie de Lyon. « On pense trop souvent que c’est inné que d’être supporter, indique Guy Charlot, Inspecteur de celle-ci, alors que cela s’apprend au même titre qu’être spectateur quand on va à l’opéra. Il y a un réel besoin de travailler sur ces notions-là. C’est une occasion rêvée. » Un travail qui doit commencer à l’école. « La culture française n’est pas très encline à prôner les valeurs du sport, insiste Yann Cucherat, l’adjoint aux sports de la Ville de Lyon. Quoi de mieux que l’école pour changer ces mentalités, pour mettre en place une autre vision du sport ? Cela passe par faire comprendre aux enfants, dès le plus jeune âge, que l’on se construit à travers la pratique sportive. » Et que l’on se comporte bien dans un stade de foot ou au bord d’un court de tennis. « Ce qui est important quand on est supporter, c’est la notion de civilité, poursuit Yann Cucherat. « Être passionné et avoir envie d’accompagner son équipe et de s’engager, mais également apprendre à être présent autant dans l’échec que lors des victoires. »

Apprendre dès le plus jeune âge à être un vrai supporter

De son côté, Pascal Parent, vice-président Fédération Française de Football et président du district du Rhône, l’un des plus importants de France avec 54 000 licenciés évoque « une lutte de tous les instants contre la violence et les incivilités ». « Le problème vient souvent de derrière la main courante ou des tribunes avec des comportements inadmissibles, insupportables et débiles (sic). Lesquels peuvent mettre en péril, en quelques instants, tout le travail accompli par les clubs et les instances. Il faut donc s’en occuper tout de suite. Rappeler dès le plus jeune âge ce qu’est un vrai supporter ne peut aller que dans le bon sens. » L’objectif de cette démarche, c’est évidemment, comme le souligne Nathalie Costantini, directrice nationale de l’UNSS, « de ne plus entendre parler du mauvais comportement des supporters de telle manière qu’on en oublie le spectacle sportif et la performance des sportifs. » Adopter un bon comportement, ce n’est pas seulement à l’occasion de Championnats du monde mais, de manière durable, tous les week-ends.

Sylvain Lartaud