Des Ligues en quête de visibilité

Handball, basket et volley : trois sports relégués derrière le football et le rugby en termes de visibilité. Mais aussi trois disciplines qui tentent de se faire une place dans le champ médiatique… avec plus ou moins de succès.

Les fans de sport le savent bien : qui dit nouvelle saison, dit nouveaux changements de diffuseurs. Si le football a connu un été agité sur le plan de sa diffusion TV, c’est aussi le cas du basket. Le championnat était diffusé depuis cinq ans par le groupe Altice (via Ma chaîne sport puis RMC Sport). Mais la fin de ce contrat de cinq ans et le contexte lié au Covid-19 ont poussé le groupe Altice à se retirer, obligeant la Ligue nationale de basket à trouver un nouveau diffuseur. C’est au cœur du mois de septembre, à quelques jours seulement du coup d’envoi de la nouvelle saison de Jeep Elite, qu’Alain Béral, président de la LNB, a finalement trouvé son bonheur. « Nous avions la volonté de permettre au basket français et à notre championnat de France de bénéficier de l’exposition qu’il mérite. Les fans réclament cela depuis longtemps. Une diffusion en clair était donc un objectif prioritaire et c’est pour cela que nous nous sommes tournés vers La Chaîne L’Équipe », confie Alain Béral. « Nous avions déjà collaboré il y a cinq ans, avant de nous tourner vers le groupe Altice. Cette fois, l’ambition de diffusion est plus forte avec des rendez-vous réguliers. » À chaque journée, La Chaîne L’Équipe dispose du 1er choix, le lundi à 21h, et programme également une rencontre supplémentaire pour chaque journée dès que la grille le permet. La Chaine L’Équipe proposera donc au minimum 40 matchs sur l’ensemble de la saison, soit un nombre de matchs diffusés record depuis la création de la LNB en 1987. De plus, chaque samedi à 20h sur le site L’Équipe, une rencontre sera diffusée en direct (soit 34 matches au total). Le site proposera également les résumés de toutes les rencontres. « Pour le basket français, c’est une aubaine », se réjouit Alain Béral.
 

 

beIN SPORTS fidèle au handball

Côté handball en revanche, place à la continuité. La Lidl Starligue, première division masculine du championnat de France, est à nouveau diffusée par beIN SPORTS. C’est le cas depuis 2014, et ça le sera pour les trois prochaines saisons. « L’accord trouvé avec beIN SPORTS offre à nos clubs une visibilité précieuse à moyen terme, dont les clubs vont tirer profit pour accélérer leur développement, et dont les fans seront les premiers bénéficiaires pour vivre pleinement leur passion », se réjouit David Tebib, président de la Ligue nationale de handball. Cependant, malgré cette continuité, cette saison 2020/2021 est pleine de défis, à la fois pour la LNH, mais aussi pour beIN SPORTS. En effet, la Lidl Starligue passe de 14 à 16 équipes. De plus, une nouvelle programmation fait son arrivée : au lieu des deux habituelles cases pour les matchs premium du mercredi et du jeudi, la Lidl Starligue bénéficie désormais de trois affiches, programmées le vendredi à 20h, le samedi à 19h et le dimanche à 17h. Lorsqu’une journée sera programmée en semaine, beIN SPORTS diffusera les deux meilleures affiches, le mardi et le mercredi. « Nous avons beaucoup travaillé avec beIN SPORTS, notre partenaire historique. C’est une chance pour le handball d’avoir de tels créneaux premium », confie David Tebib. « Autre grande avancée, la part destinée aux clubs des droits TV versés par beIN SPORTS sera répartie de manière égalitaire en 2020-2021, à hauteur de 140 000 euros chacun. C’est une mesure de solidarité convenue avec l’ensemble des clubs afin de faire face aux conséquences du Covid-19. » Un travail main dans la main entre Ligue et diffuseur au service de la visibilité et du développement du handball.
 

Enfin la bonne formule pour le volley ?

Du côté de la Ligue Nationale de Volley également, la bonne formule semble avoir été trouvée depuis la saison dernière. C’est en tout cas ce qu’affirme Alain Griguer, président de la LNV. « Nous avons à la fois une diffusion sur Sport en France, mais aussi sur LNV TV. La couverture des championnats est aujourd’hui particulièrement importante dans la mesure où le fan de volley peut voir tous les matchs. » LNV TV propose un abonnement de 49,99 euros par an pour suivre l’ensemble de la Ligue A Masculine et Féminine et de la Ligue B Masculine. De son côté, Sport en France diffusera entre 20 et 25 matchs de Ligue A Féminine et de Ligue A Masculine, avec 10 matchs de saison régulière (à répartir entre LAF et LAM). Puis, lors des play-offs une affiche en quart de finale LAM, une affiche en demi-finale LAF, une affiche en demi-finale LAM, le tout en version complète (aller, retour et match d’appui éventuel), et bien sûr les deux finales. La nouvelle saison est donc abordée avec confiance par la Ligue Nationale de Volley. « La dynamique de diffusion a été stoppée en raison du Covid-19. Nous allons donc vivre une nouvelle saison avec Sport en France, que nous espérons complète cette fois, afin de tirer un bilan de ce modèle de diffusion. » Pour financer les coûts de production, évalués à 250 000 euros, l’Agence nationale du sport apporte une aide de 100 000 euros. Le reste est financé par la LNV via les clubs et son partenaire Molten, ainsi qu’une part du CNOSF. L’ANS verse également 50 000 euros pour LNV TV. Un modèle de financement, de production et de diffusion original qui répond, aux yeux de la LNV, à une volonté de continuer à diffuser le volley en France, malgré la diminution des droits TV. « Aujourd’hui, conclure des accords satisfaisants avec des chaînes de télévision est devenu très compliqué », confie Alain Griguer. « Nous sommes donc très heureux de pouvoir compter aujourd’hui sur Sport en France et sur un modèle que nous estimons être le bon. »

Par Olivier Navarranne