Derby ASSE – OL : Vert de rage !

Policemen come on the pitch to secure players with Stephane Ruffier of Saint Etienne during the Ligue 1 match between AS Saint-Etienne and Olympique Lyonnais at Stade Geoffroy-Guichard on November 5, 2017 in Saint-Etienne, . (Photo by Romain Lafabregue/Icon Sport)

Humiliés, étrillés. Geoffroy-Guichard est quasiment vide, le stade est anéanti, tétanisé par le froid et la honte. Jamais l’ASSE n’avait vécu une telle humiliation face à son meilleur ennemi. Ce 5 novembre 2017 est désormais dans l’histoire, dans la grande histoire des derbys…

 

La honte, la colère, la tristesse. Tous ces sentiments se mélangent depuis hier soir lorsque l’on est supporter stéphanois. Comment ne pas avoir honte après une telle humiliation face à son rival historique ? Comment ne pas être en colère devant une telle performance ? Comment ne pas être triste lorsque l’on est étrillé de cette manière par son grand ennemi ? Les émotions de l’instant sont légitimes, elles sont même essentielles pour prendre conscience des problèmes. Des problèmes qui couvent depuis déjà si longtemps et empêchent la progression du club. Aujourd’hui, l’ASSE n’est plus légendaire, il n’est que l’ombre de ce qu’il était. Le bonheur a laissé sa place à la nostalgie, la fierté a laissé à sa place à l’amertume. Supporter les verts est devenu has-been, presque ringard. Le club n’a pas su prendre le train quand il le fallait, il en paye aujourd’hui les frais.
Un modèle à réinventer…
Sous prétexte de sa régularité dans le Top 5, l’ASSE ne s’est pas renouvelé, le club n’a pas cherché à avancer. Il a stagné, et est aujourd’hui en train de reculer. En se revendiquant comme les porte-drapeaux du football populaire, les supporters et dirigeants se sont tirés une balle dans le pied. Comment peut-on rivaliser avec les meilleurs clubs français lorsque l’on n’arrive pas à attirer un attaquant capable de marquer des buts ? Comment peut-on se battre avec une politique de salary-cap quand des joueurs moyens valent aujourd’hui 10 ou 15 millions d’euros ? Comment peut-on être ambitieux quand un club est incapable de sortir des jeunes talentueux, ou lorsque c’est le cas, de les garder comme avec Allan Saint-Maximin ?
Un club en léthargie…
Le modèle stéphanois est dépassé, il n’a aucune chance de fonctionner dans le football actuel. Aujourd’hui, le club est dans une impasse. La gouvernance à deux têtes est un échec, ce qu’il s’est passé cet été lors du départ de Christophe Galtier a révélé toute l’incohérence du projet. Les dirigeants n’ont aucune idée commune, aucune vision. Les dissenssions entre les deux présidents ne sont que les reflets d’une stratégie tout simplement inexistante. Si la crise couve depuis déjà plusieurs mois, plus rien ne fonctionne aujourd’hui à l’ASSE. Le recrutement est catastrophique et sans aucune imagination, les dirigeants ne se comprennent plus, l’équipe ne procure aucune émotion à son public. Ce club, ce si grand club français est aujourd’hui en léthargie, comme dans l’attente d’une crise profonde pour enfin changer les choses et tourner la page.
L’ASSE a besoin d’une vision claire…
L’énorme claque reçue hier doit forcer le club à évoluer, à se réinventer, il en va de son avenir. Les signes ne trompent pas, il y a de quoi être très inquiet lorsque l’on est supporter stéphanois. Après la honte et la tristesse, le temps de la rédemption et du réveil doit rapidement arriver. Les dirigeants doivent prendre leurs responsabilités, ils sont coupables de cette situation qui dure depuis déjà trop longtemps. Ce club a une histoire, une légende, un soutien populaire extraordinaire. Les résultats de ces dernières années ne vont plus pouvoir masquer les vrais problèmes pendant très longtemps. Le football est en mutation, seuls les clubs qui ont une vision claire et réfléchie pourront s’en sortir et jouer un véritable rôle. L’ASSE est à la croisée des chemins. Passer dans un autre monde et se réinventer ? Rester dans un modèle dépassé et voué à l’échec ? L’ASSE devra faire le bon choix pour que le vert redevienne la couleur de l’espoir. Hier, tout était noir, totalement noir…
Bérenger Tournier