Denis Masseglia : « Il ne fallait pas qu’on ait une génération sacrifiée »

Mardi, Emmanuel Macron a dévoilé plusieurs mesures destinées à soutenir le monde du sport dans ce contexte sanitaire difficile. Une avancée saluée par Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

 
Quel bilan tirez-vous des annonces faites par Emmanuel Macron ?
J’ai envie de positiver. Emmanuel Macron a fixé le cap. C’est tellement important que le président de la République fixe le cap. On peut se réjouir du fait que cette réunion aura pu être comme un signal vers une autre forme de considération du sport dans notre pays. Il y a eu une écoute attentive, bienveillante, dans l’empathie, la manifestation d’une considération. On attendait aussi des résultats importants pour concrétiser cette écoute bienveillante.
 

 
La reprise du sport, notamment pour les jeunes, était-elle une nécessité ?
On avait quatre points importants à défendre : une reprise la plus rapide possible pour les mineurs, un passeport pour aider les familles à réinscrire leurs enfants, une aide aux fédérations en difficulté et une aide aux clubs en fonction de la baisse du nombre d’adhérents au cas par cas. Il faut accepter les contraintes liées à cette pandémie. On est prêt à le faire, à mettre en place des protocoles plus intransigeants. Il faut qu’on nous fasse confiance pour faire grandir ces jeunes. Il ne fallait pas qu’on ait une génération sacrifiée. Aujourd’hui, la vie des jeunes se résume à l’école et à la famille. Mais ces jeunes ont le droit de rêver. Il faut qu’ils vivent leur jeunesse. Et je ne suis pas sûr qu’à l’entrée ou à la sortie des collèges ou des lycées, ils soient beaucoup plus en sécurité que dans nos clubs.
 

 
Ces annonces marquent-elles un renouveau entre l’État et le mouvement sportif ?
Je formule le vœu que ce soit le point de départ d’une nouvelle relation. On ne demandait pas un ou deux milliards.  Nous sommes encore loin du milliard d’euros ou plus annoncé dans d’autres secteurs d’activité, mais il s’agit d’une vraie avancée. Il fallait qu’il y ait un signal du chef de l’État. Comme lorsque nous sommes rentrés de Lima où Paris avait gagné l’organisation des JO 2024, le Président avait demandé une réorganisation du sport en France. Cela a été fait avec l’Agence nationale pour le sport (ANS). Là, c’est pareil. On avait besoin d’être entendus. L’écoute a été très attentive. Il y a eu beaucoup de respect. On est mieux partis pour affronter les difficultés qui nous attendent. Nous pouvons désormais nous mettre au travail de manière plus volontariste pour surmonter les énormes difficultés qui nous attendent, car nous entrevoyons désormais un peu de lumière au bout du tunnel.

Propos recueillis par Olivier Navarranne