Cyril Guigon-Rech : « Rendre le sport accessible au plus grand nombre »

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Sportyneo est un outil pour faciliter la vie aux clubs et à leurs licenciés en les aidant à gérer leur trésorerie pour les uns, à échelonner leurs paiements pour les autres. C’est gratuit pour les clubs, c’est à moindre frais pour les licenciés qui peuvent obtenir des bons d’achat dans les enseignes partenaires dans un système gagnant-gagnant, auquel ont déjà adhéré Sidney Govou et Serge Betsen, les premiers ambassadeurs.

Rencontre avec l’un des deux associés dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique organisée il y a quelques jours au Grand Parc de Miribel-Jonage.

Quelle est la genèse du projet ?

Johan Gouttefangeas (mon associé) et moi-même sommes à la base des amis d’enfance du Puy-en-Velay. On s’est connus sur des terrains de sport et on s‘est retrouvés, par le sport, pas loin de 20 ans plus tard en Asie en tant qu’expatriés, lui à Singapour, moi à Hong-Kong. Comme quoi, le sport permet d’établir des connexions même à des milliers de kilomètres. Johan a eu une carrière globe-trotter de footballeur pro en France, en Écosse, en Italie, en Australie puis est resté dans l’univers du sport comme consultant pour des clubs pros ou amateurs. Il a aussi longtemps été le président du club amateur de Tassin (à côté de Lyon). De mon côté, j’ai joué au foot et au tennis à un plus petit niveau et j’ai été président du club de l’AS Cayres (43). Par rapport à ces expériences, on s’est rendu compte qu’il y avait certaines problématiques liées à une gestion très chronophage du renouvellement des cotisations en septembre : c’est la rentrée et les familles ont parfois du mal à sortir d’un coup entre 200 et 600 voire 1000 euros. La solution pour elles, c’est d’établir 3 ou 4 chèques mais parfois il y a un malaise, une gêne du regard de l’autre, une peur d’être jugé ou de déranger le club. Et quand bien même cela se fait, la problématique se déplace sur les clubs qui se retrouvent à devoir encaisser des chèques à des dates différentes, à jongler entre des noms différents entre celui inscrit sur le chèque et celui de l’enfant, etc.

Quelle a été votre démarche ?

On a réalisé une étude de marché auprès de 200 clubs représentant 14 sports différents pour voir si c’est nous qui n’avions pas de chance ou si d’autres clubs étaient dans le même cas. On a constaté que là où les impôts ou les salles de sport proposent une mensualisation des paiements et un étalement du coût sur toute une année, de même que leasing pour les voitures, il n’y avait aucune solution à ce jour pour la pratique du sport dans les associations.

D’où l’idée de Sportyneo !

L’idée, c’est de faciliter l’accès au sport et d’étaler le paiement des cotisations sur dix mois sans que ce soit préjudiciable pour le club. Car nous réalisons de notre côté l’avance de fonds en intégralité à l’association dès le début de saison. Le choix du pratiquant se fera à discrétion, selon son envie et ses besoins. Cela permet de bénéficier de trésorerie immédiate, de ne pas courir après les chèques, de ne pas déposer ceux-ci à la banque et donc de gagner beaucoup de temps. Mais aussi par le bouche à oreille de gagner des adhérents qui seraient convaincus par ce système de mensualisation alors que c’était peut-être un frein à leur inscription jusque-là.

Donc l’intérêt est pour l’adhérent….

Oui c’est la possibilité d’accéder à tous les sports, même les plus onéreux. Certains sports comme l’escrime, l’équitation ou encore le judo, les cotisations sont plus élevées par rapport au football, pour ne citer que ce sport plus populaire, car le coût des équipements représente un budget important. L’idée est de soulager la classe moyenne, souvent oubliée.

Et pour le club aussi !

On s’adresse souvent à des clubs amateurs gérés par des bénévoles qui ont forcément une activité à côté, plein de choses à faire, qui ont envie de donner de leur temps pour aider les gens à faire du sport mais qui n’ont pas signé pour être aussi banquier, huissier de justice pour faire les relances et dire aux gens : « toi tu ne joues pas parce que tu n’as pas encore payé ». C’est toute cette relation à l’argent qui, en France, est un peu tabou et quand on est bénévole on n’a pas envie de perdre son temps à faire ça.

 

Sportyneo, comment ça fonctionne ?

On crée pour les clubs leur propre page internet avec leur logo, ce qui leur permet de la diffuser sur leur site s’ils en ont un, sur leurs réseaux sociaux, par mail ou SMS, l’envoyer à leurs adhérents et Lesquels plutôt que de devoir se rendre à une permanence le samedi matin, peuvent le faire de chez eux, quand ils le veulent en quelques minutes. Il y a un côté très simple, très pratique, très confort.  Il suffit que les clubs deviennent partenaires de Sportyneo.

Combien cela coûte ?

Ce service est sans frais pour les clubs. Pour les adhérents, s’ils paient en une fois, il n’y a pas de frais non plus. S’ils souhaitent payer en plusieurs fois, il va y avoir un petit coût : prenons l’exemple d’une licence à 200 euros qu’il paie en 10 fois, cela va lui revenir à 20,99 euros par mois. 0,99 euro, c’est le prix d’un café, d’une baguette de pain ou d’un demi litre d’essence. Ce léger surcoût va permettre de faire l’avance de fonds aux clubs, de gérer toute la sécurisation du paiement en ligne. On a développé ce service en partenariat avec Floa bank, l’un des leaders en France de la sécurisation du paiement en ligne. Certains clubs décident d’ailleurs de prendre en charge les frais pour leurs adhérents. Pour faire en sorte que ce surcoût soit pris en charge pour les autres adhérents, nous avons développé un deuxième service.

Lequel ?

Nous avons négocié avec des enseignes nationales, des supermarchés, des marques de vêtement, des marques pour la maison, des remises sous forme de bons d’achat que l’adhérent va pouvoir se procurer en fonction de ses habitudes d’achat. En utilisant régulièrement ces remises, le licencié va non seulement effacer le surcoût d’une mensualisation de sa cotisation mais aussi réaliser plutôt des économies entre 100 et 300 euros sur une année et ainsi s’offrir la cotisation dans son club pour pratiquer son sport. De notre côté, nous recevons une commission de la part des enseignes, et, cerise sur le gâteau, nous la partageons avec les clubs adhérents sous forme de sponsoring soit financier soit en termes d’équipement et de matériel. C’est donc un système gagnant-gagnant.

Quels sont les sports que vous visez en particulier ?

Notre objectif, c’est d’avoir une variété de sport, donc nous avons déjà des clubs de hand, de rugby, de judo, d’escrime, de natation en plus des clubs de foot. Nous sommes en pleine phase de développement de nos services pour qu’ils soient mis en place à la rentrée de septembre. Pour la première année, nous espérons aider jusqu’à 20 000 familles à accéder au sport. Le but, c’est de rendre le sport accessible au plus grand nombre. Notamment au handisport dont le coût des équipements peut s’élever rapidement. Notre plus gros challenge est d’expliquer cette innovation aux clubs avec des mots très simples et que nous n’avons rien à leur vendre. Au contraire, notre solution permet de gagner du temps et de l’argent. Notre volonté est de construire un réseau local de collaborateurs pour mette en place des rapprochements entre les commerces de proximité et les associations sportives. Nous sommes en train d’implémenter des staffs dans chaque département de France. Notre innovation a été reconnue Bpifrance Bourse French Tech, nous venons de terminer un premier tour de table pour une levée de fond auprès d’investisseurs dans les domaines du recrutement et de la formation, de la communication, du digital. D’autres idées de services ou de fonctionnalités, notamment regrouper sur la même page web le montant des cotisations de toute la famille que nous allons nous-mêmes dispatcher aux différents clubs, vont germer pour faire en sorte que n’importe qui puisse pratiquer n’importe quel sport.

L’un des principaux enjeux est désormais de vous faire connaître.

Sidney Govou et Serge Betsen nous ont rejoints comme ambassadeurs. On fait appel à d’autres sportifs de renom qui partagent les mêmes valeurs que nous d’entraide, d’inclusion, d’accès au sport pour profiter de leur image et que les gens entendent parler de Sportyneo. Si vous vous reconnaissez, n’hésitez pas à nous contacter.

Pourquoi le nom de Sportyneo ?

Il y a le mot sport, il y a le mot neo par rapport à la nouvelle solution apportée et le Y au milieu veut dire « yes, je peux faire du sport, yes je peux gagner du pouvoir d’achat grâce au sport ». Le Y vient lier le sport et la nouveauté. C’est aussi le signe de la victoire, mais aussi du sport et du plaisir.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud