CROS Occitanie – Richard Mailhé : « En ordre de marche » 

Réélu à la présidence du Comité Régional Olympique et Sportif en Occitanie, Richard Mailhé dévoile son plan d’action pour permettre à sa région de poursuivre son développement et à la France, organisatrice des Jeux en 2024, de devenir « une nation sportive ». Entretien. 

Quel est votre parcours au sein des instances du Mouvement Olympique Français ? 

J’ai été, pendant deux mandats, président du Comité Départemental Olympique et Sportif de l’Hérault. J’ai ensuite été élu président du CROS Languedoc-Roussillon. Il y a eu une fusion entre les deux régions. Le candidat du Midi-Pyrénées se présentait, et moi aussi. Sur le projet, j’ai été élu malgré 60% des présidents de Ligues issus de la région Midi-Pyrénées. Cette fois, j’ai renouvelé mon mandat d’élu au CROS Occitanie avec un score sans appel. 

Quelles sont les missions principales du président d’un CROS ? 

Nous sommes au cœur de l’action sociale et sociétale sur le terrain pour développer les politiques publiques sportives. En même temps, nous avons signé une feuille de route avec le CNOSF et l’ensemble des 13 départements. Nous sommes en ordre de marche. 

En quoi consiste cette feuille de route ? 

Elle a été signée conjointement avec le CNOSF. Elle oriente la structuration et les enjeux de tous les CROS, CDOS et CTOS de France et d’Outre-Mer. Parmi ces enjeux, on parle de Sport & Santé Bien-Être. Nous avons créé le dispositif et la marque « WORK&MOVE® » pour que le sport s’invite au sein de l’entreprise. Cette thématique permet de sensibiliser, mettre en relation tous les acteurs concernés par la prescription d’activités physiques et sportives dans une démarche d’utilité publique. Nous accompagnons donc les projets sport-santé. Nous organisons des formations sur la prise en charge de publics dans ce domaine et des événements Sentez-Vous Sport pour promouvoir les bienfaits de l’activité physique et sportive auprès de toutes les générations. 

La deuxième thématique est orientée vers le Sport, vecteur d’Education et de Citoyenneté, pur contribuer à une évolution positive de la société qui promeut l’engagement des jeunes, des femmes et aussi l’ouverture des structures sportives aux personnes en situation de handicap. On travaille avec l’Education nationale. Nous intervenons dans les lycées, les collèges, au sein des collectivités territoriales. Dans le cadre de la labellisation « Terre de Jeux 2024», nous travaillons pour aider les municipalités et les collectivités à valoriser ce label. Nous proposons aussi un dispositif d’intermédiation pour les services civiques et des formations civiques et citoyennes pour les jeunes engagés dans le volontariat. Cette philosophie s’intègre naturellement dans les enjeux liés à l’engagement des jeunes dans le Mouvement Sportif. 

 

 

Dans le projet, notre service d’intermédiation sera pérennisé. C’est un véritable outil au service de la succession. Des jeunes volontaires seront engagés sur des missions d’ambassadeurs du projet Paris 2024. Nous allons continuer de faire découvrir les valeurs de l’Olympisme. Enfin, il faut savoir que seulement 37% des licenciés sont des femmes. Alors que sur le territoire, les hommes sont moins nombreux. Il faut continuer de valoriser le sport féminin en encourageant les dirigeantes à s’impliquer. J’ai réussi à en faire élire huit sur 24 membres au Conseil d’Administration. Ce n’est pas suffisant quand on sait que peu de fédérations olympiques sont présidées par des femmes. 

La troisième thématique est tournée autour du sport et de la professionnalisation. On est tête de réseau du Mouvement Sportif. Le CROS a conçu un catalogue de formation régional au service des bénévoles dirigeants et salariés de notre tissu associatif sportif. Un projet récent, important dans le cadre de l’accompagnement de nos association, est la création d’un BPJEPS APT en apprentissage qui  permet à notre organisme de formation d’intégrer le CFA Sport Animation Occitanie en qualité d’UFA. L’apprentissage est une excellente voie d’insertion, car  80% des jeunes qui sortent de ces formations trouvent un emploi. Nous espérons développer cet axe de la formation professionnelle dans le prochain mandat, en proposant d’autres formations diplômantes, en lien avec les besoins de notre secteur.

Vous avez vécu donc en première ligne la réforme des régions qui a permis de créer la grande région Occitanie…

La fusion a étendu notre région. On va de Rocamadour à Saint-Jean-du-Gard en passant par les Pyrénées, Tarbes, le Gard et les deux métropoles Montpellier et Toulouse. On a aujourd’hui 1 350 000 licenciés pour 92 Ligues et plus de 16 000 clubs. A travers les Ligues, toutes ces structures adhèrent au CROS Occitanie. Cela nous oblige à se concerter avec l’ensemble des acteurs pour partager une vision commune des projets à déployer, de façon la plus homogène possible. Il faut tenir compte des spécificités des territoires avec un fonctionnement démocratique, transparent. J’appartiens au Mouvement Sportif depuis près de 25 ans. Nous sommes soumis aux mêmes contraintes qu’une entreprise. Ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier notre but mais il faut une certaine rigueur au service de nos adhérents. 

Les années à venir seront marquées par deux éditions des Jeux Olympiques dont celle de Paris en 2024. Qu’est ce que cela induit pour le CROS Occitanie ? 

Cela crée une dynamique. On veut passer d’une nation de sportifs à une nation sportive. Ce n’est pas étonnant que dans ce cadre, on nous ait demandé de travailler dans le milieu scolaire et universitaire. Tout le monde fait l’effort d’intervenir dans les collèges, les lycées en vue de Paris 2024. Tout ce qui est fait sert à impulser une dynamique. Les Ligues ont besoin de nous dans le cadre de la gouvernance réformée avec l’Agence nationale du sport. Les enjeux sont importants. Les collectivités et l’État doivent accompagner le Mouvement Sportif, et pas le contraire. Ma responsabilité en tant que président est de veiller à ce que ce qui a été fait sur le plan national soit décliné au niveau local.

Propos recueillis par Loïc Feltrin