Comment les jeunes apportent leurs idées pour le sport de demain

Lundi, l’Hôtel de Ville de Paris et l’Académie du Climat hébergeaient la Modélisation des Nations Unies pour la Trêve olympique de Paris 2024, qui se tiendra en décembre à New-York. 120 collégiens de Paris et Seine-Saint-Denis participaient à l’opération.

Lucia et Hugo, élèves de 4^e au collège Jean-Baptiste Corot au Raincy (Seine-Saint-Denis), ont le sourire. Le binôme, qui représentait le Sénégal lors de cette simulation, a pris part à la Modélisation des Nations Unies pour la Trêve olympique, lundi. Ils ont eu le bonheur d’être retenus parmi les huit binômes pour prendre part à la vraie modélisation des Nations Unies, qui se tiendra en décembre prochain à New-York. Les deux adolescents, habituellement peu à l’aise à l’oral, n’en revenaient pas d’être sélectionnés. « C’est une chance pour nous d’avoir pris part à cet événement et encore plus de faire partie des 16 adolescents à se rendre à New-York », reconnaissent en chœur les deux jeunes.

Tout au long de la journée de lundi, 100 collégiens de Paris et de Seine-Saint-Denis ont participé à cette simulation entre l’Hôtel de Ville et l’Académie du Climat. Ils représentaient par binôme des pays affiliés aux Nations Unies, qui étaient ensuite divisés en six groupes de travail. Des amendements ont été débattus par les 120 ados dans les différentes salles. Au cours de cet exercice, les participants travaillent en équipe pour défendre les positions d’un pays sur un thème de négociation. L’objectif est de négocier pour parvenir à l’adoption par consensus d’une résolution sur un sujet qui aura été décidé en amont de la préparation à ce jeu.

Les regards étaient concentrés, les mots bien choisis et le débat présent en fonction des commissions. Dans la salle 2.20 spacieuse de l’Académie du Climat, 20 collégiens étaient assis autour des tables qui formaient un rectangle. Les trois modérateurs, qui sont étudiants en droit, acceptaient ou déclinaient l’amendement après plusieurs échanges entre nations. Le sport, l’inclusion, les JO, la médiatisation du sport féminin, la paix grâce au sport ou encore la pratique sportive régulée ont été au cœur d’assez riches débats. Quelques professeurs et membres du jury ont attentivement observé les jeunes orateurs.

Des professeurs et un jury conquis

La simulation d’une modélisation des Nations Unies est un exercice complexe. Le corps enseignant et le jury ont été épatés par la capacité des collégiens à soumettre des propositions pertinentes et à nourrir le débat. « Les jeunes ont été impressionnants de maturité, admet Valentin Gautier, professeur d’histoire-géo au collège Alphonse Daudet, dans le 14^e arrondissement de Paris. Ils m’ont surpris par la qualité des échanges. » Le prof d’histoire-géo a suivi quatre de ses élèves, dont deux dans la salle 2.20 de l’Académie du Climat, durant la journée. « On a réalisé une étude approfondie du Mali, son histoire et sa géopolitique pour mieux comprendre ce pays », poursuit Valentin Gautier. Jean-Maurice Ripert abonde : « Ces jeunes ont fait preuve de conviction, d’une grande capacité d’écoute, de respect et d’enthousiasme. »

Cette journée a servi de sensibilisation aux Jeux olympiques et paralympiques et à l’Organisation des Nations Unies (ONU).  « Le sport est un puissant vecteur de paix et de développement dans le monde », analyse Jean-Maurice Ripert, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU. L’ancien ambassadeur de France en Grèce a apprécié « voir les jeunes passionnés par l’ONU ».

Les collégiens franciliens ont eu l’opportunité de voir Pierre Rabadan, Adjoint aux Sports à la Mairie de Paris et Tony Estanguet, président de Paris 2024, tenir un discours de clôture de la Modélisation des Nations Unies. « J’ai été touché par la modélisation, qui a nécessité de longs mois de travail, avance le patron du COJOP. Il est important de revaloriser ce que le sport apporte. » De cette journée, les jeunes en garderont un souvenir impérissable. Encore plus pour les 16 lauréats, qui accompagneront le triple champion olympique à New-York en décembre.