Christian Mbilli : « L’objectif sera d’être champion du monde en 2023 »

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De passage à Paris, Christian Mbilli, n°3 WBC et récent vainqueur face à DeAndre Ware, a accepté de répondre aux questions de SPORTMAG lors d’une rencontre avec plusieurs médias mardi au France Boxing Club.

Christian, quel est votre sentiment après avoir conservé la ceinture WBC-Continental des Amériques ?

C’est une satisfaction pour moi, c’est vraiment un accomplissement. Après, ce n’est qu’une étape dans ma carrière. Cela nous permet d’aller chercher le meilleur classement et des plus gros combats par la suite.

Comment vous êtes-vous préparé pour le combat face à DeAndre Ware ?

C’était vraiment un camp d’entraînement assez classique à Montréal. On n’a pas fait de grands camps d’entraînement, car il était assez difficile de trouver des sparring-partners vraiment adaptés au combat. Cela dit, tout s’est très bien passé étant donné que je dispose de bons sparring-partners à Montréal. Il y a plusieurs boxeurs haut placés qui ont pu m’aider à préparer le combat contre DeAndre Ware. Pour cela, mon équipe et moi avons repéré les qualités et faiblesses de mon adversaire afin d’appliquer la stratégie lors du combat. Je tiens également à remercier mon équipe pour la mise en place de cette stratégie, qui s’est révélée fructueuse (Christian Mbilli a remporté le combat en deux rounds contre DeAndre Wane le 9 septembre dernier, ndlr.)

« Très peu de coachs font ce travail à plein temps en France »

Vous parlez du Canada. Quelles sont les différences au niveau de la préparation entre la France et le Canada ?

La différence entre la France et le Canada est énorme. Je ne connais pas tout le monde de la boxe en France. Sur le peu que j’ai pu en voir, il y avait des boxeurs professionnels dans mon club, mais le modèle français, c’est un modèle associatif. Dans l’Hexagone, il y a très peu de coachs qui font ce travail à plein temps. Au Canada, c’est l’inverse. Je prends l’exemple de mon coach canadien Marc Ramsay, qui fait ce travail depuis plus de trente ans. Il connaît très bien son métier. Il possède un certain bagage et une grosse connaissance du monde de la boxe, car il a formé plusieurs champions du monde. Je dirais que c’est cet aspect qui manque un peu en France. Au Canada, les boxeurs ne se consacrent qu’à la boxe et c’est ce que je suis allé trouver en allant m’installer à Montréal.

Vous évoquiez avant l’interview un combat en décembre, soit à Nantes, soit à Montréal. Y a-t-il des avancées ?

J’ai reçu un petit message tout à l’heure en me disant qu’il restait quelques paragraphes que doivent rédiger les avocats par rapport à la grande réunion de boxe à Nantes prévue mi-décembre. Je rentre à Montréal à la fin de la semaine. Je vais sûrement dîner avec mon promoteur et ils vont me tenir au courant des avancées. J’ai un peu fait saliver tout le monde en disant : « Je vais peut-être boxer à Nantes. » Maintenant, j’ai un peu de pression, car pas mal de personnes me demandent où en sont les démarches. Concrètement, je ne peux pas trop me lancer là-dessus. De mon côté, je mets la pression à mon équipe parce que je veux boxer en France et ce serait vraiment beau si je finis par un combat en France pour clore cette année 2022. Quoi qu’il arrive, je combats à la fin de l’année et je suis déjà très content pour ça. D’autant plus que ce sera un très bon adversaire. Cela va nous permettre d’enchaîner sur une année 2023 qui s’annonce très solide. Avec, on l’espère, un titre de champion du monde. Ou bien au moins une demi-finale mondiale d’ici la fin de l’année 2023.

Quelles seront les autres échéances à partir de janvier 2023 ?

À partir de l’année prochaine, on rentre dans le vif du sujet. Malheureusement, dans la boxe, il y a des facteurs qu’on ne maîtrise pas comme l’aspect politique, business et médiatique. Mon équipe et moi sommes prêts pour les championnats du monde. Il ne reste plus qu’à mettre la pression derrière les fédérations de boxe, les télés et les boxeurs pour pouvoir me donner cette chance de réussir. Ça va être compliqué, mais je vise une demi-finale mondiale des super-moyens a minima. Je continue à travailler pour réussir ce championnat du monde.