Christian Lagarde : « Défendre notre titre »

Vainqueurs du Trophée des Villes 2016, Christian Lagarde et ses coéquipiers de Cahors espèrent conserver leur titre. À quelques semaines de la compétition, SPORTMAG a interrogé le triple Champion de France 1981, 1983 et 2007. Entretien…

 

Christian Lagarde, vous êtes tenant du titre du Trophée des Villes. Que pensez-vous de cette compétition ?

C’est une superbe compétition. Même si elle ne réunit pas tous les meilleurs joueurs car il n’y a que 32 villes, elle permet à certains garçons moins huppés et moins connus de se frotter à ce qu’il se fait de mieux dans le monde de la pétanque. Pour les jeunes, c’est également un bon moyen d’emmagasiner de l’expérience face à des cracks de la discipline.

Le collectif est très présent dans ce Trophée des Villes…

C’est évident que la notion d’équipe et de collectif est primordiale. Le Trophée des Villes, c’est un ensemble de quatre joueurs et d’un coach. Il ne faut surtout pas oublier le cinquième homme car il a également sa part de réussite, et parfois d’échec. Hormis le tête-à-tête, la pétanque est un jeu collectif, pratiqué par des individualités.

Vous avez un très beau palmarès. Avec du recul, que retenez-vous de votre carrière ?

Je retiendrai surtout la durée, car la pétanque fait partie de ces « sports-loisirs », qui peuvent se jouer de 9 à 99 ans. J’ai eu la chance d’y tomber dedans tout petit, en famille. Ensuite, j’ai su rebondir à chaque fois, malgré quelques interruptions momentanées et volontaires.

Quels sont vos pires et meilleurs souvenirs ?

Le pire, c’est notre abandon en demi-finale du Championnat du Monde en 1983 en Tunisie. Je n’en parle plus car il y a prescription, sinon, je serai méchant ! Pour les meilleurs, je pense à notre premier titre de Champion de France triplette en 1981 au Mans. On avait gagné en finale sur six frappes avec Jean-Claude et le regretté Clovis. Je retiens également mon troisième titre en triplette en 2007, avec Alain et Stéphane. Enfin, je pense à notre victoire au Trophée des Villes 2016 à Valence d’Agen, presque à la maison. On avait gagné avec Simon, Seb, Val et coach Pierre !

Quel est votre sentiment sur la relève ?

Il y a toujours des jeunes qui arrivent en pétanque, mais de nos jours, ils arrivent de plus en plus jeunes et affutés. Avec la notoriété de la télévision, ils veulent mais ne peuvent pas toujours se faire une petite place aux côtés des autres jeunes plus huppés, qui eux, ont déjà tout gagné. C’est un peu compliqué, mais le plus important est qu’ils se fassent plaisir.

La pétanque est en plein développement depuis plusieurs années et surtout plusieurs mois. Qu’en pensez-vous ?

C’est clair que la pétanque de haute compétition connaît un énorme essor, certainement dû à la diffusion sur le petit écran. Cette évolution, on la doit également à Quarterback et toute l’équipe de Maryan Barthélémy, ainsi qu’aux réseaux sociaux et internet. Avant, on n’avait pas tous ces outils. Mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que le haut-niveau, il y a aussi la pétanque conviviale, ludique, et même apéritive. En résumé, la pétanque franchouillarde. Il existe même une néo-compétition de « Pétank-Golf », qui reprend tous ces critères franchouillards.

Comment vous situez-vous par rapport à la possible intégration de la pétanque aux Jeux Olympiques ?

Ce n’est pas ma tasse de thé, et à l’heure actuelle, je pense que la pétanque n’est pas prête à rentrer dans le giron olympique. D’autant que l’on nous bassine depuis longtemps avec cette entrée, mais juste pour y disputer une doublette mixte, et peut-être un tir de précision. Pourquoi pas une triplette mixte, il faut voir…

Enfin, que peut-on vous souhaiter pour les prochaines semaines ?

Pour cette fin d’année, on va donc avoir le Trophée des Villes à Autun à la fin du mois de novembre. On essaiera de défendre au mieux notre titre, avec la même équipe qu’en 2016. Avec notre club de Gourdon, nous allons également essayer d’accéder au « Grand huit » en Coupe de France, ça ferait plaisir à notre « papa » Alain Godard et à toute la bande de joyeux drilles du côté de La Bouriane. Notre prochain tour de Coupe de France se déroulera en novembre à Rieupeyroux, dans le Ségala. Il va falloir être chaud patate comme on dit ! Enfin, on aura également le CNC1, où on va essayer de jouer le maintien.

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

> SPORTMAG TV en direct du Trophée des Villes