Cédric Vitu : « Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire »

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À l’occasion du grand retour de Cédric Vitu, lors du Gala Samaké le 22 février prochain. Le boxeur catégorie super-welter, originaire de Creil, témoigne au micro de SPORTMAG de sa longévité et de son retour sur le ring après deux ans d’absence.

Vous avez une carrière avec des statistiques exceptionnelles et un palmarès impressionnant. Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?

Le meilleur souvenir ? Il y en a beaucoup. Vous savez, j’ai été en Équipe de France amateur en junior. La boxe m’a apporté beaucoup de choses positives. Néanmoins, si je ne devais en garder qu’un, ce serait quand je suis devenu champion d’Europe en Italie, face à un invaincu, l’Italien Orlando Fiordigiglio.

Et votre pire souvenir ?

Je pense que mon pire souvenir, c’est quand je me fais voler le titre de champion d’Europe à Manchester face à Sergey Rabchenko en 2012. Mais, je ne veux même pas y penser. Je veux penser positif aujourd’hui.

Le 22 février prochain, vous allez affronter le champion de France 2022-2023 Mathis Loureco à l’occasion du Gala Samaké. Comment vous sentez-vous, êtes-vous confiant ?

Honnêtement, ça va, je me prépare, je mets tout de mon côté. Aujourd’hui, je suis plus professionnel que je l’étais durant toute ma carrière. C’est assez fou ce que je vais dire, j’ai 54 combats professionnels à mon actif. Pourtant, j’ai beaucoup marché à l’affectif. J’étais avec mon père, avec des amis. Lors de mes préparations, je faisais de la corde, du sac et des mises de gants, des sparring. Je n’ai jamais réellement eu de programme musculation, nous faisions de l’à-peu-près. Et, c’est à ce moment que j’ai compris pourquoi je n’ai pas réussi à devenir un champion du monde.

Durant votre carrière, vous avez combattu dans des salles mythiques, est-ce-que combattre au Zénith de Paris vous procure une émotion ?

Ah oui, je suis très heureux. Je remercie Issa Samaké déjà de me faire boxer. Je suis très heureux parce que ça m’a manqué, depuis Bercy, le confinement, surtout que je ne savais pas où aller, on ne proposait plus rien. Puis, je suis rentré de Nîmes au mois de septembre et je me suis dit, je m’en fous, je dois reprendre ma carrière. Par conséquent, j’ai commencé à m’entraîner. Et j’ai eu l’appel d’Issa Samaké qui me proposait cet évènement. Mais, oui, combattre au Zénith de Paris, ça me fait quelque chose, c’est une des salles que je n’ai pas faites. J’ai fait Bercy, La Seine musicale, Levallois-Perret, quasiment toutes les scènes parisiennes. Il ne me manquait plus que le Zénith, ça va être chose faite.

« C’était beaucoup de pression, trop de pression »

Le 22 février prochain sera votre grand retour sur le ring. Pourquoi vous êtes-vous absenté durant deux ans ? Et qu’est-ce qui vous a motivé à remonter sur le ring ?

À un moment dans ma carrière, j’enchaînais les championnats d’Europe, les grosses réunions, les championnats du monde et j’avais besoin de vivre comme tout le monde. À un moment, je n’en pouvais plus, cette pression. J’enchaîne les championnats d’Europe, puis je fais une demi-finale au cirque d’hiver, je refais un championnat du monde, La Seine musicale et un autre à Bercy. C’était beaucoup de pression, trop de pression et à un moment de ma vie, j’ai eu des petits problèmes, juste avant mon combat contre Michel Soro. Après ça, pour pas faire n’importe quoi, je me suis absenté. Néanmoins, il faut savoir qu’aujourd’hui, à un mois du combat au Zénith, je suis deux fois plus prêt que je l’étais contre Soro, puisque je n’étais pas du tout prêt face à Soro à Bercy en 2019.

Vous entraînez vous de la même manière qu’avant, ou avez-vous drastiquement changé votre méthode d’entraînement ?

Je m’entraîne mieux. Maintenant, j’ai un vrai programme réfléchi, un programme de musculation, un programme diététique. Je mets tous de mon côté aujourd’hui. Pendant ma carrière, j’ai toujours eu des facilités dans la boxe et je n’ai jamais été un grand travailleur, je me reposais sur mes acquis. Mais, ça ne fonctionne pas, sans travail le talent ne vaut rien.

Vous avez retrouvé un de vos anciens entraîneurs également, Giovanni Boggia, comment se passent les retrouvailles ?

En effet, Giovanni Boggia, c’est avec lui que j’ai commencé mes débuts professionnels. Ça marchait bien. Pourtant, nous avons dû nous séparer à un moment. C’est dommage. Parce que je pense qu’avec « Giovan » j’étais vraiment fort. Toutefois, il y a eu des aléas dans la vie qui font que nos chemins se sont éloignés. Mais nous nous sommes retrouvés, et je sais qu’à 20 ans j’étais très fort et là je retrouve cette envie que j’avais à 20 ans.

Par conséquent, cette envie de remonter sur le ring va donc durer ?

Cette envie de remonter sur le ring, me pousse à repartir pour au moins, je l’espère, deux belles années.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Devenir entraîneur serait une suite logique pour vous ?

Pour l’instant, je n’y réfléchis pas encore. J’ai commencé à faire des coachings, c’était cool. Mais, je suis encore boxeur. Je n’ai pas fini d’écrire mon histoire.

Quelle serait alors la dernière marche à franchir pour terminer d’écrire cette histoire ?

D’abord, le 22 de de faire un bon combat. La suite, on verra. Moi, je ne me mets pas pression et on fera en fonction, j’ai une bonne sensation aujourd’hui en sparring à l’entraînement, je ne veux pas de pression supplémentaire. Tout dépendra du résultat du 22 février et des sensations. Cependant, j’ai de belles idées derrière la tête. Je suis un grand rêveur.

Alors, de quoi rêve Cédric Vitu ?

D’un troisième championnat du monde. Comme on dit jamais deux sans trois. Ce serait un moyen de communiquer également, de dire que rien n’est jamais vraiment fini. C’est la citation d’Alexis Vastine « rien n’est jamais fini pour toujours », on tombe, on se relève, c’est comme ça, c’est le sport.