Cédric Muzac : « On n’a pas fini de travailler »

La Commission départementale des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature (CDESI) du Tarn a récemment fêté ses dix ans. Cédric Muzac, directeur du Comité départemental olympique et sportif, présente cette commission qui favorise le sport de plein air dans un département qui s’y prête bien.

 

Qui compose la CDESI ?

La CDESI est issue d’une loi qui demande aux départements de prendre en charge la compétence des sports de nature. Il y a eu une forte volonté politique dans le Tarn de définir et d’appliquer une politique de développement de ces disciplines, tout en préservant les sites de pratique. La CDESI a été créée le 8 février 2008 et le Département lui a attribué une chargée de mission quelques mois plus tard. La commission est surtout un lieu de concertation pour que tout le monde s’entende. Elle réunit trois collèges. Le CDOS du Tarn siège dans celui des sports, avec 15 comités départementaux des sports de nature, désignés pour les 4 ans d’une olympiade. Dans le département, 28 disciplines touchent aux sports en extérieur. Le CDOS représente celles qui ne peuvent pas siéger. Le deuxième collège regroupe les gestionnaires des espaces, les personnes en lien avec les sites naturelles, tels que les pêcheurs ou les chasseurs, par exemple. Enfin, les institutions, le Département, les communes, les intercommunalités, entre autres, forment le troisième collège.

Comment toutes ces structures arrivent-elles à travailler ensemble ?

Des conventions sont passées entre les différents acteurs. La Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) s’est mise d’accord avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) pour aller voir si les oiseaux nichent bien dans les falaises. Les kayakistes et les pécheurs s’entendent pour se partager les cours d’eau. Les chasseurs font en sorte qu’il n’y ait pas de battues sur les sentiers de randonnées. Ce sont des exemples de bonnes pratiques. Nous créons aussi des mementos, comme les chartes du randonneur motorisé et de l’utilisation des chemins forestiers. Dans cette dernière, nous incitons les personnes qui font la Coupe forestière à nous prévenir afin d’alerter les randonneurs ou proposer un détournement des sentiers bloqués. Durant ses dix années d’existence, la commission a aussi créé le tour du Tarn à vélo en 2013 et le tour du Tarn à cheval en 2016.

Le Tarn est donc un territoire qui se prête bien aux activités de plein air ?

Nous vivons dans un département assez rural, avec un patrimoine naturel riche et une variété dans les paysages. Dans notre collège sport, nous avons recensé 23 000 licenciés dans de nombreux sports comme la randonnée, l’escalade, le canoë-kayak, le parapente, le VTT, la course d’orientation, la voile ou encore la spéléologie. Cependant, ils ne représentent qu’un tiers des pratiquants d’un sport de plein air sur le département. La CDESI repose sur trois piliers : le sport, l’environnement et le tourisme. Nous travaillons en lien étroit avec le Comité départemental du tourisme, pour qui le sport de nature est un vecteur important. Nous nous sommes rendus compte que, quand les gens viennent passer quelques jours dans le Tarn, ils aiment s’adonner à des activités en extérieur.

La CDESI du Tarn a fêté ses 10 ans cette année. Comment avez-vous marqué l’événement ?

Nous avons fêté ses 10 ans le 7 décembre dernier au pôle multi-loisirs de Cap Découverte, devant 150 personnes. Nous avons parlé, entre autres, du développement d’une base de loisirs multi-activités au service d’un territoire et échanger sur les bonnes pratiques. Nous avions invité des représentants des conseils départementaux et des CDOS voisins, de la Région Occitanie et du CROS. Des élus et des agents des Pyrénées-Orientales sont venus voir comment nous travaillons pour reprendre des idées dans leur département. Des représentants du Gard ont aussi glané des informations afin de relancer leur CDESI. Nous souhaitons mutualiser nos savoirs.

Dans quel projet la commission va-t-elle se lancer en 2019 ?

La CDESI a pour objectif d’inscrire le maximum de site dans le Plan départemental des espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature (PDESI). Le but est de labelliser des lieux de pratique pour en garantir l’accessibilité et la bonne gestion. C’est un gage de valeur, également pour le sport adapté et le handisport. Les sites labellisés leur sont accessibles la plupart du temps. En 2019, nous allons inscrire de nouveaux sites itinéraires dans le PDESI. Il y en a toujours, on n’a pas fini de travailler.

Propos recueillis par Leslie Mucret