Axel Férard, le sportif qui alerte sur les enjeux de notre alimentation et notre agriculture

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Axel Férard, éco-aventurier membre du mouvement MAIF Sport Planète, a couru 14 semi-marathons en 14 jours, en sillonnant la Normandie d’ouest en est. Il revient sur cette aventure et ses objectifs.

Comment s’est passé le défi ?

Durant 14 jours, je courais un semi-marathon, 21,2 kilomètres en moyenne, en Normandie. Je courais 20 ou 25 km en fonction des jours. Durant l’éco-aventure, j’ai effectué cinq interventions scolaires sur l’alimentation et l’agriculture les après-midis devant des écoliers.

Comment vous est venue l’idée de réaliser ce défi ?

Je suis éco-aventurier depuis 2015. J’ai développé cette idée sur le tard parce que cette année je devais partir sur des records. Etant un peu court physiquement et financièrement, je me suis engagé sur de « vraies » éco-aventures. Etant Normand, ça coulait de source de traverser la Normandie d’ouest en est en courant. J’ai regardé la distance à parcourir et c’est de cette manière que ce défi est venu.

Comment se passait la récupération après un semi-marathon quotidien ?

Il n’y a pas vraiment de secret. Il faut une très bonne hydratation, une bonne alimentation et un bon sommeil. C’est vrai que j’ai été un peu perturbé au milieu. Je pense que ça s’entend encore à ma voix ! Je suis tombé malade la deuxième semaine. Cette étape était dure car elle a impacté mon sommeil. Ces trois piliers sont importants lors d’une éco-aventure. Si l’un des trois pêche, cela peut très vite coûter cher.

« Mettre en avant l’écologie dans les écoles »

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant ce défi ?

C’est difficile à dire. C’est toujours marquant de voir que son corps peut enchaîner de jour en jour des étapes comme ça. C’est marrant de voir comment les premières étapes sont un peu compliquées. Je suis parti avec un entraînement très limité. C’est aussi le message que je souhaite faire passer puisque l’objectif, c’est vraiment de montrer que quand on veut, on peut. Je me suis entraîné beaucoup au début d’année mais le dernier mois et demi avant mon départ, quasiment rien. J’ai beaucoup travaillé avec l’association où j’exerce (Graine d’Odyssées). C’est quand même passé. Je ne nie pas que les premières étapes étaient très compliquées. C’était vraiment très dur mais c’est impressionnant comment le corps aussi se façonne assez rapidement à ces efforts et prend le pli d’une façon intéressante.

Vous expliquiez tout à l’heure avoir mené des interventions dans des écoles pour échanger sur l’agroécologie tout au long du Normandy Challenge. Les élèves étaient-ils réceptifs ?

C’est une sensibilisation qui parle de réchauffement climatique et de l’impact de notre consommation alimentaire. On a évoqué les différentes manières de faire de l’agriculture, dont l’agroécologie. Concernant les jeunes, il y avait de tout. Généralement, le côté aventure les intéresse énormément. J’ai la chance d’être écouté pendant 1 h, 1 h 30. C’est cool. Ils avaient beaucoup de questions. Comme dans la société dans son ensemble, on sent une vraie disparité. Il y a des enfants qui savent déjà de quoi je veux parler et d’autres pour qui c’est plus difficile d’évoquer ces sujets-là. Je pense que l’éducation joue beaucoup quand des parents sont très sensibles à ces sujets. Les enseignants font ce qu’ils peuvent en plaçant de l’écologie dans leur programme déjà très dense. C’est un sujet qui devrait être mis en premier plan : comment pousse une graine ? Comment entretient-on un jardin ? Quels sont les fruits et légumes de saison ? Comment fonctionne la culture, le sol ? Quelle est l’importance de l’eau ? Ces sujets devraient être valorisés. Il y a une grande disparité au niveau des connaissances mais c’est toujours un plaisir de discuter avec eux et d’apporter ces connaissances.

D’autres éco-aventures de ce genre auront-elles lieu ?

Oui. La deuxième se tiendra en septembre avec la traversée de la France en vélo en pédalant plus de 100 kilomètres par jour et en me rendant dans les écoles. La deuxième sera en octobre où je traverserai toute la Dordogne de l’embouchure jusqu’à sa source, du Mont-d’Or, près de Clermont-Ferrand, jusqu’à Bordeaux, soit 483 kilomètres de méandres de la Dordogne en paddle. Le concept sera similaire au Normandy Challenge avec paddle le matin et intervention dans les écoles l’après-midi.

Le lien de la cagnotte est à retrouver ici : https://fr.ulule.com/silva-topia/?fbclid=IwAR3W3YRmMv6KOFiqzbKTXOeqBFIp77NvX4IovY92qaHeVFMRNuhTbDLzqKY