Carolann Héduit : « Dans un monde complètement à part »

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Originaire d’Angers, Carolann Héduit est aujourd’hui un nom connu de la gymnastique. Elle défendra son titre de championne de France à partir du 8 juillet.

Depuis sa participation aux Jeux Olympiques, elle se sait attendue. Lors des Jeux Méditerranéens, la gymnaste d’Avoine-Beaumont a su répondre présente en remportant trois médailles. De retour en France, la gymnaste de 18 ans revient sur son ascension fulgurante dans l’univers fermé de la gymnastique.

Comment avez-vous découvert la gymnastique et pourquoi avoir continué ?

J’ai commencé la gym très petite, mais j’ai très vite arrêté, car je n’ai pas accroché… Plus ou moins 2 ans plus tard, j’ai de nouveau essayé dans un autre club, Angers Gymnastique, et j’ai cette fois-ci adoré. Au bout de 4 ans, j’ai changé pour aller à Avoine, où je m’entraîne depuis maintenant 9 ans.

Vous avez participé très jeune aux Jeux Olympiques (à Tokyo en 2021). Comment avez-vous vécu ces olympiades ? Et peut-être la pression médiatique qui va avec un tel événement ? 

J’avais 17 ans quand j’ai participé aux JO. Ç’a été un moment vraiment extraordinaire ! C’est une tout autre ambiance par rapport aux précédentes compétitions que j’ai pu faire : on est dans un village avec des centaines de sportifs connus, il y a un vrai engouement autour de nous qui fait qu’on a l’impression d’être dans un monde complètement à part… Malgré les contraintes qui nous étaient imposées dues à la Covid, j’en garde un souvenir mémorable !

Vous venez de rentrer d’Oran, où vous disputiez les Jeux Méditerranéens. Quel bilan faites-vous de cette compétition ? Au niveau de vos performances personnelles et de celles de l’équipe de France. 

Les Jeux Méditerranéens se sont très bien passés pour moi : je repars d’Oran avec trois médailles (une en argent remportée par équipes, et deux en bronze, au concours général et à la poutre). Je suis très contente des mouvements que j’ai présenté, même si j’ai chuté à deux reprises (une fois en poutre en finale individuelle et une fois à la finale aux barres). Ça reste une expérience incroyable, avec une ambiance et une organisation différente des autres compétitions, et surtout avec une équipe géniale. Au total, l’équipe de France de gym repart avec 7 médailles : 5 chez les féminines et 2 chez les masculins.

Espériez-vous de meilleurs résultats ?

Bien sûr, on espère toujours plus, mais je suis très contente de ce que j’ai fait. Les erreurs que j’ai commises me servent d’apprentissage pour les prochaines échéances, donc ce n’est que du positif.

La fédération française de gymnastique fait couler beaucoup d’encre en ce moment. Le nouveau projet fédéral veut réunir les athlètes de haut niveau dans deux pôles : à Saint-Étienne et l’INSEP à Paris. (Les athlètes d’autres clubs devraient alors déménager. Le club d’Avoine-Beaumont, où s’entraîne Carolann s’oppose fermement à ce projet, ndlr) Dans ce contexte tendu, avec quel état d’esprit avez-vous commencé la compétition ?

J’ai commencé cette compétition comme chaque compétition : déterminée, focalisée sur les performances et non sur les événements qui peuvent me déstabiliser.

Vous venez de terminer une compétition, vous devez avoir de nouveaux objectifs en tête ? 

Dès vendredi auront lieu les championnats de France. Je suis déterminée à conserver mon titre, mais surtout à faire de belles performances, parce que l’objectif numéro 1 en ce moment ce sont les championnats d’Europe, qui auront lieu au mois d’août.

Propos recueillis par Solenn Ravenel