Brigitte Schleifer : « Le championnat Elite est une vitrine »

Anna Shnaider

Présidente de la Fédération française de football américain, Brigitte Schleifer se confie sur la place et le développement du championnat Elite. Une compétition importante pour la FFFA, qui entend bénéficier de cette vitrine pour attirer de nouveaux licenciés.

Que représente le championnat Elite pour la Fédération française de football américain ?

Brigitte Schleifer : L’Elite représente, aujourd’hui, le plus haut niveau qu’on peut retrouver en football américain sur notre territoire. Ce championnat est donc incontestablement une vitrine. Nous sommes évidemment ravis de voir que la visibilité du championnat progresse, via une diffusion sur “Sport en France”. Nous avions seulement plusieurs matches sur l’ensemble de la saison dernière. Cette année, nous devrions avoir la diffusion d’un match par journée. La fédération travaille particulièrement autour du développement du championnat. Nous avons créé un groupe rassemblant l’ensemble des présidents des clubs Elite pour voir comment se structurer et communiquer au mieux. L’objectif étant, bien évidemment, le développement des clubs et du championnat.

Où en est ce développement aujourd’hui ?

BS : Grâce à ce groupe de travail et d’échanges, on avance dans le même sens et autour de la même vision. Sur chaque territoire, il y a des spécificités et donc des difficultés propres. À Thonon-les-Bains, Marseille ou Paris, il n’y a pas forcément les mêmes dynamiques, que ce soit au niveau Elite mais aussi concernant le développement des équipes de jeunes. Avoir plus d’équipes de jeunes, créer un vrai élan sur cette thématique précise, c’est l’une des priorités de la fédération.

« Les échanges sont très nombreux afin d’avancer ensemble »

Le championnat Elite est aujourd’hui amateur. Peut-il tendre vers la professionnalisation ?

BS : Oui, même si c’est très compliqué. Notamment depuis la période Covid, beaucoup de clubs restent très fragiles financièrement. D’autant que le football américain est un sport avec beaucoup de joueurs et nécessite un staff important. C’est un sujet dont nous discutons et qui revient dans les conversations, y compris évidemment chez les joueurs. L’arrivée de l’European League of Football, avec la présence du Paris Football Team, est quelque chose sur lequel nous misons, qui peut apporter de la notoriété au football américain en France et peut donc nous permettre de développer notre championnat Elite.

Une équipe de France forte est-elle intimement liée à un championnat Elite qui progresse ?

BS : Ce qui est certain, c’est que le championnat regroupe la majorité des joueurs qui constituent l’équipe de France aujourd’hui. Le staff de l’équipe de France est en lien avec les clubs Elite, tout comme la direction technique nationale de la fédération. Emmanuel Maguet, chargé du haut niveau au sein de la fédération, est le coach des U19 aux Blue Stars de Marseille. C’est l’exemple qu’il existe des liens très étroits entre la fédération, l’équipe de France et les clubs Elite. Les échanges sont très nombreux afin d’avancer ensemble.

Tous les clubs Elite avancent-ils dans le même sens concernant la politique que vous souhaitez mettre en place ?

BS : L’objectif est de faire comprendre aux clubs que développer les équipes de jeunes a une importance. Tous les clubs conçoivent que c’est en ayant une politique vers les jeunes ambitieuse que l’on pourra ensuite avoir des équipes seniors toujours plus compétitives et se développer. Les clubs ont vécu une période très difficile pendant le Covid, puisqu’ils ne pouvaient pas accueillir de nouveaux licenciés. La dynamique va revenir progressivement, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain.

« Une concurrence qui progresse au sein du championnat »

Le format actuel du championnat, avec douze clubs, est-il fixe ? Ou est-il susceptible d’évoluer ?

BS : Douze clubs, c’est très bien ! Dans l’histoire de la fédération, il y a eu certaines réflexions qui ont été menées. Aujourd’hui, nous sommes à douze clubs, je pense que c’est très bien comme ça. D’autant que ces clubs ont des budgets différents, des perspectives différentes aussi. Il y a deux locomotives, que sont le Flash de La Courneuve et les Black Panthers de Thonon. D’autres clubs commencent à s’en rapprocher, certains évoluent progressivement. L’objectif principal, c’est que ces douze clubs puissent avoir une vraie compétition disputée. Le fait d’avoir des clubs qui émergent permet de voir une concurrence qui progresse et donc de faire progresser le championnat.

Ce championnat est-il aussi l’occasion pour la fédération de promouvoir le flag football et le cheerleading ?

BS : Oui, même si la politique concernant ces deux disciplines est interne à chaque club. De notre côté, nous misons particulièrement sur le flag football, une discipline qui se rapproche beaucoup du football américain. Concernant le cheerleading, il n’est pas implanté dans la majorité des clubs. Mais cela se développe progressivement. Je pense notamment au Flash de La Courneuve ou aux Blue Stars de Marseille qui ont des animations de cheerleading durant leurs rencontres.