Benjamin Cavet : « Techniquement, je n’ai jamais été aussi fort »

Benjamin Cavet (26 ans) est le meilleur skieur acrobatique français spécialisé dans le ski de bosses. Après déjà deux expériences olympiques – Sotchi 2014 et PyeongChang 2018 – il espère monter en puissance cette saison et l’an prochain dans l’optique des JO de Pékin en 2022.

 
Benjamin, quel a été votre parcours pour en arriver à devenir 2e mondial il y a trois ans ?
J’ai grandi en Angleterre en faisant du foot et du cricket, des sports anglais, loin de la neige. Mais mon père est moniteur de ski, donc on a déménagé en France pour son travail uniquement. J’ai ainsi découvert le ski de bosses à l’âge de 10 ans au club de Châtel (Haute-Savoie). Et j’ai toujours pu évoluer comme un Français jusqu’à obtenir la nationalité française en 2012 avant ma majorité, grâce à ma mère qui l’a également obtenue.
 
Après une 5e place aux championnats du monde l’an dernier, vous vous reprenez à merveille à l’Universiade de Krasnoyarsk le mois suivant en vous adjugeant l’or et le bronze en parallèle…
C’était vraiment chouette. L’ambiance était excellente, la dynamique du groupe France a boosté tout le monde, c’est un de mes meilleurs souvenirs en ski. On courait le soir, près du village olympique, et tous les athlètes français sont venus nous supporter, ça a été un grand moment. Il y avait de très bons skieurs. J’étais 3e mondial, le 2e (Ikuma Horishima) et le 5e (Daichi Hara) étaient aussi présents. Une belle performance.
 

 

« J’ai du mal à faire deux choses à la fois »

 
Comment faites-vous pour allier études et compétition de haut niveau ?
J’ai arrêté mes études en techniques de commercialisation à l’IUT d’Annecy pour me concentrer à fond sur le ski. Ils aménagent les emplois du temps pour permettre aux skieurs de continuer leurs études et certains y arrivent très bien mais, pour ma part, j’ai du mal à faire deux choses à la fois. Je pense reprendre mes études à la fin de ma carrière. Je vais prendre soin de moi et espère tenir jusqu’à 32 ans. Les JO 2026 en Italie sont une motivation supplémentaire.
 
Vous avez déjà connu deux fois les Jeux olympiques à seulement 26 ans. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Ce sont deux expériences très différentes. Une réussie, car à Sotchi je fais 8e (sur 30) et c’était bien au-delà de mon niveau du moment. Ça a été un déclic au début de ma carrière. En 2018, j’étais favori pour une médaille parce que l’année d’avant j’étais 2e mondial… Et ça a été tout le contraire, une expérience olympique ratée ! Submergé par la pression de l’événement, je suis passé totalement à côté de ma course. Mais j’en suis sorti grandi. L’an dernier, j’ai fait une très bonne saison et je me sens en forme pour 2020, techniquement je n’ai jamais été aussi fort. La troisième sera la bonne !
 

 

« Il faut vraiment réaliser un truc qui sort du lot »

 
Quelles sont les échéances à venir et vos objectifs sur le court terme ?
Il n’y a pas de grande compétition cette année mais 13 étapes de Coupe du monde. Il y a vraiment de quoi s’exprimer. J’en ai déjà fait trois. 11e sur la première, pas terrible, comme à ma dernière saison olympique. En 2018, je loupe ma première course, me mets à paniquer et rate ma saison à cause de ça. Alors que là, je suis vraiment content, j’ai réussi à me remettre dedans tout de suite après en Chine avec une 3e et une 2e places. Mes deux principaux rivaux sont le Canadien Mikaël Kingsbury et le Japonais Ikuma Horishima. Le niveau est très relevé donc si tu veux en gagner une, il faut vraiment réaliser un truc qui sort du lot.
 
Vous avez rejoint la Team FDJ en fin d’année dernière. Qu’est-ce que ça vous apporte ?
C’est une aide financière bien sûr et aussi une aide à la gestion de carrière et à la reconversion. L’idée est également de créer un collectif pour que chacun apporte quelque chose aux autres athlètes. Ça vient d’être créé, il y aura des séminaires chaque année et des moments d’échanges entre athlètes. Grâce à la FDJ, on a accès à une formation adaptée à Sciences Po. À la fin de ma carrière, ce sera peut-être grâce à la FDJ que je pourrai reprendre mes études.
 
 

La bio express de Benjamin Cavet

 

 
 

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Par Victor Bolo