Pour sa toute première saison sur la scène internationale, Toulouse espérait créer l’exploit à Manama. Solides en ouverture, courageux en quarts, les Français ont finalement buté aux portes du dernier carré du 3×3 World Tour. Une sortie frustrante, mais riche d’enseignements pour un projet encore jeune.
Toulouse avait pourtant parfaitement lancé son tournoi. Face à Liman, les Toulousains ont produit un match solide, bien maîtrisé, porté par un Franck Séguéla particulièrement inspiré. Auteur de sept points, il débloque la rencontre en alignant six points d’affilée pour faire basculer un match qui restait fermé. Avec une avance sécurisée dans le money-time, les Toulousains ont affiché une vraie maturité de gestion pour s’imposer 17-13. Une entrée en matière idéale, qui laissait imaginer un parcours ambitieux. La suite s’est révélée plus piégeuse. Opposés aux Skyliners, pourtant sortis des qualifications mais en pleine forme, les Français sont restés au contact pendant de longues minutes (13-13). Jusqu’à ce que la précision allemande dans les dernières minutes finisse par faire la différence : 21-16. Une défaite qui place Toulouse face à un croisement délicat en quarts.
Hangzhou, l’adversaire imprévisible
Initialement, Toulouse pensait devoir en découdre avec Miami. Mais le World Tour adore déjouer les scénarios. Hangzhou, équipe chinoise portée par trois joueurs serbes aguerris, renverse les pronostics en dominant Miami puis Chongming. Dans cette dynamique, l’équipe chinoise attaque son quart de finale sur un rythme très élevé. Les Toulousains résistent plus de sept minutes (13-12), s’accrochent, défendent dur… mais l’adresse extérieure leur fait défaut. Le 0/8 à 2 points pèse lourd, trop lourd, au moment où Hangzhou accélère définitivement pour s’imposer 21-14. Une sortie aux portes du dernier carré, une de plus, comme le rappelait avec honnêteté Franck Séguéla avant la compétition : « On s’est souvent arrêtés en quarts, et ça laisse un goût d’inachevé.«
Un bilan positif pour une équipe partie de zéro
L’élimination n’efface pas ce que Toulouse a construit cette année. Car derrière ce parcours se cache une réalité souvent oubliée : il s’agit de leur toute première saison internationale. En termes d’infrastructures, ils sont partis d’une page blanche. Il fallait tout bâtir : organisation interne, déplacements, financement, structure quotidienne. Et malgré cette montagne logistique, le collectif s’est installé parmi des équipes rodées depuis des années. Franck Séguéla le résume avec lucidité et optimisme : « Les perspectives pour l’an prochain sont encore meilleures. Je suis hyper content de la voie qu’on est en train de prendre. » Le 3×3 reste une discipline où l’équilibre est fragile et où chaque match peut basculer d’un côté ou de l’autre. Dans ce contexte, Toulouse a prouvé qu’il avait sa place au cœur de l’élite mondiale. L’aventure s’arrête à Manama, mais le collectif français ressort grandi. Avec des bases solides, une identité claire et un potentiel évident.
