Aymeric Pradines : « Désacraliser le bras de fer »

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A quelques jours du championnat de France de bras de fer sportif à Saint-Germain-en-Laye, Aymeric Pradines, président de la branche bras de fer sportif à la FFForce, s’est confié sur cette discipline.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le bras de fer sportif ?

Le bras de fer sportif est un sport à part entière qui se pratique sur une table normée avec un certain nombre de techniques d’apprentissage. C’est un mix entre un sport de force et un sport de combat croisé, à l’instar de la lutte. C’est de la lutte mais avec une partie du corps un peu plus réduite qui est le bras, mais l’ensemble du corps est quand même engagé.

Ce samedi se tiendra le championnat de France à Saint-Germain-en-Laye. Combien de participants sont attendus ?

Il y a 168 inscrits qui proviennent de 26 clubs en France, y compris les régions d’Outre-Mer.  Les meilleurs Tahitiens, des meilleurs Néo-Calédoniens et les Réunionnais seront là, tout comme les meilleurs français de chaque région.

« Il y a encore du travail pour être reconnu et devenir une discipline olympique »

Cette discipline a failli être inscrite aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028…

Exact et même pour Paris 2024 puisque notre discipline était sur la short-list pour les disciplines paralympiques. On attend la sortie de la liste pour les Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028. Davantage de sports intègrent les Paralympiques car l’accès y est plus facile même si c’est complexe étant donné que de nombreuses pratiques y postulent. C’est bien que ce soit un sport bien établi, cadré, car on a pris la vague un peu tard en France, mais on l’a prise depuis 2019. On est un sport à part entière reconnu par le ministère des Sports, avec l’agrément et la délégation du ministère. On devrait avoir les statuts de sportifs de haut niveau pour les athlètes français et être reconnus comme sport de haut niveau dans les années qui viennent puisqu’on remplit les critères également

Pour intégrer les disciplines olympiques, il faut remplir un certain nombre de critères, ce que le bras de fer remplit au niveau international. La fédération mondiale de bras de fer remplit les cinq critères établis, à savoir être présent sur tous les continents, avoir suffisamment de pratiquants dans le monde et des pays qui sont adhérents à cette fédération. Notre sport a la reconnaissance du CIO. Les finales de championnats du monde ont été diffusées sur la chaîne Olympic Channel. Le bras de fer a un pied dans l’échelle olympique puisqu’il est reconnu par le CIO. Toutefois, il y a encore du travail pour être reconnu et devenir une discipline olympique.

Où en est le développement de cette discipline ?

Le bras de fer a intégré la FFForce en 2019. Ensuite, on a obtenu l’agrément et la délégation ministérielle qui sont des choses importantes, on peut effectivement délivrer de vrais titres de champion de France, organiser des vrais championnats de France et avoir une vraie équipe de France. Maintenant, il y a un travail de pédagogie aussi, c’est à dire que les gens doivent savoir ce qu’est le bras de fer. Il y a pas mal d’éléments à déconstruire autour de la discipline. Je sais qu’il y a un inconscient collectif qui est très fort sur le bras de fer. Le but est de désacraliser tout cela pour que les gens commencent à comprendre et apprécier cette discipline, en y connaissant un peu plus les tenants et les aboutissants.