Athlétisme : Les relais au rendez-vous

À l’occasion des 5e Mondiaux de Relais, l’Équipe de France d’athlétisme a vu deux de ses équipes féminines se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo, qui se dérouleront du 23 Juillet au 8 Août prochains.

C’est sous le ciel gris polonais que les Françaises ont remporté leurs billets pour les prochains Jeux Olympiques d’été, mais également pour les Mondiaux d’Athlétisme prévus pour 2022. Bien qu’elles auraient pu obtenir un beau classement, leur objectif principal était ailleurs. En effet, contrairement aux deux équipes masculines, elles n’étaient pas assurées d’être aux Jeux Olympiques de Tokyo. Comme l’explique Dimitri Demonière, spécialiste du 4x100m et du 4x400m : « L’intérêt pour nous était triple. C’est une révision du relais alors qu’on n’a pas eu de compétition depuis les Mondiaux de Doha (2019), c’est l’occasion de se positionner avec un bon chrono pour obtenir un bon couloir en séries aux JO. » Pour rappel, en 2019 au Japon, les Bleues se sont imposées au 4x200m et ont remporté lors première médaille d’or. Cette année à Chorzów, le quatuor du 4x400m a fini à la dernière place à un peu plus de 12 secondes des Cubaines, qui ont devancé la Pologne et la Grande-Bretagne pour la médaille d’or. Au 4×100 en revanche, elles n’ont pas répondu aux attentes et n’ont pas atteint la ligne d’arrivée. En effet, à la suite d’une erreur de transmission du témoin, ces spécialistes se retrouvent en dehors du classement, en tant que spectatrices. L’Italie, la Pologne et les Pays-Bas se départagent aux millièmes de seconde. Bien au-delà de ces performances laborieuses, les athlètes se sont retrouvées confrontées à des problématiques sur lesquelles elles vont devoir travailler pour progresser. Ce passage de témoin raté notamment, a su révéler au grand jour de légères failles. « Le manque d’expérience », selon Franck Né (entraîneur), est une preuve du travail qu’elles vont devoir continuer à fournir afin de se lancer les
yeux fermés et confiantes dans cette nouvelle aventure olympique.

L’athlétisme a beau faire partie des sports individuels, l’épreuve de relais est une épreuve où l’esprit d’équipe prime. Pour les Françaises, ça n’est pas un problème. En effet, que ce soit le quatuor du 4x100m (Cynthia Leduc, Maroussia Paré, Sarah Richard Minga et Wided Atatou) ou bien celui du 4x400m (Brigitte Ntiamoah, Pauline Kellya, Kalyl Amaro et Sounkamba Sylla), chacun a su s’adapter aux circonstances et travailler ensemble. Orlann Ombissa-Dzangue, suite à une blessure au mollet droit, s’est faite remplacée par Wided Atatou, 21 ans et athlète au sein de l’Entente Nîmoise Athlétisme (ENA). En février dernier, cette dernière a obtenu le bronze et le titre chez les espoirs lors des championnats de France élite. Malgré ce changement de programme, Franck Né soulève le fait que l’équipe a su s’adapter et travailler ensemble : « On a plutôt bien géré en remportant la série de samedi pour passer en finale, donc en se qualifiant pour les JO et les Mondiaux 2022. » Il est également bon de rappeler que chacune des deux spécialités est composée d’une nouvelle génération prometteuse en vu des Jeux Olympiques de Tokyo 2021. Amandine Brossier, du haut de ses 25 ans, était en difficulté après des championnats d’Europe en salle ratés deux mois plutôt. Pour autant, ce début de saison en Pologne fut réussi et lui permet de se concentrer sur les épreuves individuelles pour se qualifier. Shana Grébo, perle de l’athlétisme rennais, se voit soulagée de mettre enfin un pied à Tokyo quand Cynthia Leduc, à 24 ans, espère laisser le silence du huis clos derrière elle pour enfin retrouver le bruit des encouragements

Lorraine Biava