À 25 ans, triple médaillé d’or aux Jeux paralympiques de Pékin 2022, Arthur Bauchet aborde les Jeux d’hiver 2026 avec une impatience assumée. Entre excitation, rigueur et ambition, le skieur français évoque la perspective de Jeux en Europe, ses objectifs XXL et le plaisir de retrouver sa famille au pied des pistes.
Arthur, les Jeux d’hiver 2026 approchent à grands pas. Vous sentez déjà l’impatience monter ?
Ah oui, clairement. En plus, je ne suis pas quelqu’un de très patient, donc ça n’aide pas ! Depuis la cérémonie de clôture de Pékin, je suis déjà impatient, surtout en sachant que les prochains Jeux seraient dans les Alpes. La préparation se passe super bien, alors forcément, j’ai vite envie d’y être.
Le retour des Jeux en Europe semble exciter beaucoup d’athlètes. Qu’est-ce qui vous motive le plus ?
Le fait que ma famille et mes proches puissent être là, juste en bas de la piste. C’est quelque chose d’excitant. À Pyeongchang, j’avais pu vivre ça avec eux. À Pékin, c’était très différent. Là, ils pourront venir dans les tribunes, vivre les Jeux avec moi. Et je pense qu’ils seront contents de ne pas avoir à se lever super tôt le matin pour suivre les courses !
Vous espérez que ces Jeux en Europe puissent aussi faire vibrer les Français, un peu comme Paris 2024 ?
Oui, totalement. Ce sera notre rôle. Il faudra qu’on fasse un maximum de médailles pour embarquer les Français avec nous et leur donner envie de vibrer. Je pense qu’ils en ont envie, justement : de sport, d’émotions, de moments forts. À nous de les créer, et j’espère qu’ils seront nombreux derrière nous.
Vous évoquez un objectif de médailles pour l’équipe de France paralympique. Il y a forcément de la pression ?
On sait de quoi on est capables. La délégation est petite, mais on se connaît tous, on sait qu’on est tous médaillables. En ski alpin, toute la délégation a déjà été médaillée en Coupe du monde. Et sur la piste où on sera lors des Jeux, Louz Braz-Dagand a remporté sa première victoire en coupe du monde. On connaît cette piste, on l’aime bien, et c’est presque à la maison.
Ces Jeux seront vos troisièmes, mais vous ne participerez pas à la cérémonie d’ouverture ?
Non, malheureusement. C’est un problème récurrent dans les sports d’hiver para : on concourt souvent dès le lendemain. Ce sera mes troisièmes Jeux, et ma troisième cérémonie manquée. C’est un peu triste, mais quand on est là-bas, c’est pour les résultats. La priorité, c’est la course. On profitera après… peut-être en 2030 !
Justement, en 2030 vous aurez 30 ans. Vous vous voyez encore sur les skis ?
Apparemment, oui ! (rires) C’est rassurant de se dire que c’est possible. Quand on voit des athlètes avec des carrières longues, comme Cécile Hernandez, c’est inspirant. J’aimerais bien que la mienne dure aussi.
Et côté objectifs personnels pour 2026 ?
J’y pense forcément. J’avais bien réussi mes Jeux en 2022. J’ai cinq disciplines, donc je vise très haut : cinq médailles d’or. C’est très ambitieux, presque impossible, parce qu’il y a une discipline où je n’ai pas gagné depuis 2023. En visant aussi haut, je me donne la quantité de travail nécessaire, donc il est temps de retourner au boulot !
