À Antony, le club Antony Sports Escrime a ajouté une nouvelle corde à son arc : la section « Escrime et cancer du sein », dédiée aux femmes touchées par le cancer du sein. Une initiative à la croisée du sport, du soin et du lien social.
Depuis septembre 2024, le club Antony Sports Escrime a ouvert une section pas comme les autres. Ici, pas de compétition ni de podiums : les femmes touchées par le cancer du sein viennent pour retrouver de la mobilité, du bien-être et du plaisir à bouger. Formé à Toulouse auprès de la docteure Dominique Hornus, initiatrice de la méthode Riposte, Paul Delgal, maître d’armes du club a découvert une autre dimension de son métier : « Pendant quatre jours, on nous a informé sur tous les aspects du cancer du sein pour nous permettre de donner des cours.«
Concrètement, les séances, d’une heure et demie par semaine, permettent aux participantes, qu’on appelle les « riposteuses« , de remobiliser leur épaule et de regagner en confiance. À travers les gestes d’attaque et de parade (défense), elles retrouvent une fluidité dans leurs mouvements tout en s’amusant. « L’escrime n’est pas ici un sport de combat, mais un outil de reconstruction. On utilise les gestes comme un jeu, une manière ludique de réapprendre à bouger » confie le maître d’armes.
Un sport, mais surtout un soutien
Au-delà du geste sportif, la section offre un véritable espace d’échange et de solidarité. « L’idée, c’est aussi qu’elles retrouvent une forme de cocon, de groupe au sein de l’association » rapporte Paul Delgal. Les effets se ressentent rapidement : mobilité améliorée et sourire retrouvé. La plupart des femmes qui ont essayé, ont continué au club. « Elles ressortent de la séance avec des courbatures, mais des bonnes courbatures, celles qui font du bien au corps et au moral » affirme Paul Delgal. Autre atout de taille : l’accessibilité.
La première année, les participantes ne payent qu’une licence à 20 euros (entre 200 et 250€ la deuxième année), le club fournissant tout le matériel, réservé à cette pratique. Le but est clair : lever tous les freins, physiques comme financiers, pour permettre à ces femmes de se réapproprier leur corps à leur rythme.
Faire connaître, pour mieux accompagner
Aujourd’hui, elles sont entre quatre et six à venir régulièrement, selon les semaines et les traitements en cours. Le club espère faire grandir cette section, en la faisant connaître davantage auprès des hôpitaux, des réseaux associatifs et du grand public. « L’objectif, c’est que les femmes sachent qu’on existe. Que ce soit à Antony ou ailleurs, la méthode Riposte se développe, mais elle reste encore trop méconnue. » À travers cette initiative, Antony Sports Escrime démontre qu’une salle d’armes peut aussi devenir un lieu de reconstruction et de solidarité, où la lame sert non pas à blesser, mais à guérir, à sa manière.
