Amina Zidani : « C’est une année qui m’a rendue fière »

Karim Foudil

Qualifiée pour les JO de Paris 2024, Amina Zidani se prépare pour ce rendez-vous unique. La boxeuse de la Team SPORTMAG se confie sur une année 2023 qui a tout changé pour elle.

Amina, quel bilan faites-vous de cette année 2023 ?

Je suis très heureuse et très fière de cette année, avec d’excellents résultats à la clé, que ce soit pour moi ou pour l’ensemble de l’équipe de France. Franchement, c’est une année qui m’a rendue fière, qui a montré qu’à un moment donné, quand on travaille dur, ça paye. C’est ultra motivant pour cette année qui arrive.

Entre janvier 2023 et aujourd’hui, êtes-vous une boxeuse passée à un tout autre niveau ?

Carrément, j’ai progressé à tous les niveaux. Mais je pense que l’aspect sur lequel j’ai le plus progressé, ça reste l’aspect mental et la confiance en moi. Après, quand on est sportif, on ne parle pas forcément de fin d’année ou de début d’année. Je préfère parler en saisons… et le fait est que ma saison s’est terminée au mois de juillet. La saison d’après a, elle aussi, commencé en juillet, la coupure a donc été très courte pour enclencher sur la préparation en vue de Paris.

En ce mois de décembre se déroulent les championnats de France amateurs, avez-vous eu l’envie d’y prendre part ?

Honnêtement non, ce n’est absolument pas dans mon programme. Très honnêtement, il n’y a aucun intérêt pour que j’y participe. Ce n’était pas dans mon programme, ni dans celui des entraîneurs de l’équipe nationale, puisque nous prenons part à un stage en Colombie à cette même période.

« Je prépare beaucoup mon après-carrière »

Justement, parlons de ce stage. Quel va être l’objectif de ce rassemblement en Colombie ?

Ce stage est ultra important, on va chercher des oppositions qui sont différentes par rapport aux européennes que nous avons l’habitude d’affronter. Là, on va chercher autre chose en défiant des Chinoises et des Colombiennes, on n’a pas forcément l’habitude de boxer contre ces styles de filles. Ça va nous permettre de progresser sur d’autres aspects, de travailler d’autres techniques, d’autres tactiques. Ça va s’envoyer à fond !

Avec également, j’imagine, des défauts bien ciblés à corriger…

Les défauts, on en aura toujours ! Il y a toujours des choses à travailler, mais j’en ai de moins en moins. Parfois, il y en a d’autres qui reviennent un petit peu à la surface. C’est un combat constant.

À l’approche des Jeux, vos performances ont-elles changés beaucoup de choses concernant les partenaires qui viennent vers vous ?

Je pense en effet que ça a vraiment changé plein de trucs. Il y a des entreprises qui viennent vers moi pour nouer des partenariats. Avant, ce n’était jamais arrivé. Il y a plus d’entreprises qui se tournent vers moi pour me connaître et pour éventuellement signer un partenariat. C’est évidemment important, parce que ma carrière ne va pas s’arrêter le 10 août prochain après ma finale olympique. J’espère pouvoir continuer derrière et avoir des partenaires qui continueront de me suivre. Je prépare aussi beaucoup mon après-carrière parce que c’est quelque chose de très important. J’ai beaucoup de projets, il y a énormément de choses que j’ai envie de faire et ça commence tranquillement à prendre forme. Il est important que je constitue mon carnet d’adresses maintenant. Quand on est sportive, tout le monde vous répond, mais quand vous raccrochez les gants, vous tombez sur une messagerie. C’est maintenant qu’il faut tout enclencher et tout mettre en place. Ça fait déjà pas mal d’années que j’y pense, une blessure ça peut arriver à tout moment.

Quelle forme pourrait prendre cette après-carrière ?

Il est encore un peu tôt pour le dire… mais ce qui est sûr, c’est que j’aime beaucoup m’exprimer à l’oral et partager mon expérience sportive, mes échecs, mes victoires, la détermination que j’ai pu avoir tout au long de ma carrière. Faire des conférences, c’est quelque chose qui m’attire énormément et j’y prends vraiment plaisir.