Amandine Henry : « On est un peu des machines »

Olympic Lyonnais' Amandine Henry celebrates scoring her sides first goal of the game during the UEFA Women's Cahmpions League final match between Wolfsburg and Lyon on May 24th, 2018. Photo: Mike Egerton / PA Images / Icon Sport

Après une fin de saison chargée et très animée, la milieu de terrain de l’OL féminin et des Bleues, 28 ans, savoure un peu de repos. Elle a pris quelques minutes pendant ses vacances pour nous livrer ses impressions.

 

Comment avez-vous vécu cette fin de de saison animée ?

Avec beaucoup d’émotions et de fêtes aussi. Nous avons passé quelques jours à Saint-Tropez (invitées par le président Aulas). On en a profité pour fêter les titres remportés cette saison et les filles qui vont nous quitter ; soit parce qu’elles partent ailleurs (Hamraoui notamment), soit parce qu’elles partent à la retraite (Abily, Petit, Thomis). C’était une belle occasion de toutes se revoir, avec le staff également, avant les vacances.

Place maintenant aux vacances donc ?

Oui, cela fait du bien. Mon copain est en vacances dans dix jours donc je l’attends tranquillement (rires). On partira quelques jours début juillet. On a un programme individualisé prévu avant la reprise collective le 16 juillet. Mais, le plus important maintenant, c’est de penser à se reposer, d’autant que la saison prochaine sera encore très chargée avec la Coupe du monde à l’horizon.

Est-ce que le séjour à Saint-Trop’ a permis de mieux digérer la défaite en finale de la Coupe de France face au PSG (0-1) ?

Pffff (elle souffle)… C’est clair que c’est frustrant de perdre, surtout de cette façon. Le plus gênant, ce n’est pas d’avoir perdu, mais de ne pas avoir répondu présent sur ce match. On a reparlé de cette défaite à Saint-Tropez, il faudra en tirer des leçons.

Comment expliquez-vous cette prestation ?

Disons que le PSG a bien préparé cette finale. Pour les Parisiennes, c’était le bon moment pour nous jouer. On revenait de la finale de la Ligue des Champions, elles ont profité d’un peu de relâchement peut-être de notre part. Malgré les intempéries, malgré la longue coupure, on a tout donné et ça s’est joué sur des détails.

Au final, quel est le bilan de la saison ?

Elle aurait pu être meilleure mais c’est une bonne saison évidemment ! L’Olympique Lyonnais est un grand club et il est normal qu’il se fixe de gros objectifs : ils ont été remplis.

Quel moment retenez-vous ?

La référence, c’est la finale de la Ligue des Champions contre Wolfsbourg forcément. Malgré ce but encaissé en début de prolongation, on a affiché un énorme mental pour revenir et ensuite l’emporter. Le collectif a fait la différence en fin de mach et pas qu’une seule joueuse. On a su montrer qu’une équipe, c’est ensemble ou rien.

Mesurez-vous l’incroyable palmarès que vous êtes en train de vous constituer ? Cinquième Ligue des Champions et 12ème titre de champion de France d’affilée pour l’OL ! C’est hallucinant !

On s’en rend compte mais, en même temps, on est un peu dans notre bulle, on est peu des machines. On a tellement enchaîné les matches et les finales. C’est beau, c’est fort ce qu’on réalise mais on reste dans notre bulle. On savourera plus tard, quand on sera à la retraite (rires).

Vous y pensez déjà ?

Non, je me sens de jouer encore quelques années, même si on ne peut pas prévoir ce qui va se passer.

Vous avez prolongé en janvier dernier jusqu’en 2021. Lyon, c’est vraiment le club de votre cœur ?

Avant d’aller aux États-Unis, j’y avais déjà passé 9 ans. J’ai vécu des expériences inoubliables au PSG et à Portland, où j’ai appris une autre façon de travailler, où j’ai plus appris en dehors que sur le terrain. Mais je me sens bien à Lyon. Et puis, on vient d’acheter une maison, donc c’est pour s’installer.

Qu’est-ce qu’a apporté Reynald Pedros cette saison à la tête de l’équipe ?

N’importe quel coach passé ici a apporté sa touche. Lui a apporté son expérience d’ancien joueur de haut niveau. Surtout dans sa manière d’aborder les gros matches. Moins de stress, plus zen et ça se dégageait du groupe.

Comment se présente la saison prochaine ?

Il y aura un nouveau trophée à gagner : le Trophée des champions inauguré cette saison en juillet (contre le PSG). Et elle se clôturera par la Coupe du monde que l’on va jouer à domicile. Les dernières compétitions internationales ont été décevantes pour l’équipe de France, on sait qu’on doit répondre présent le jour J en étant plus efficaces quand les occasions se présentent. On sait que tout le monde attend ça et que cette Coupe du monde peut avoir un énorme impact pour les filles et le sport féminin en général, pas uniquement pour nous.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud