Alexandre Pasteur : « Le Tour de France, c’est l’enfance »

Alexandre PASTEUR

Après plusieurs années passées sur Eurosport, Alexandre Pasteur est depuis dimanche dernier la nouvelle voix du cyclisme sur France Télévisions. Un nouveau défi et une formidable aventure pour cet amoureux de vélo, qui cultive cette passion depuis tout petit. À quelques semaines du départ du Tour de France, le journaliste sportif s’est confié en toute sincérité pour SPORTMAG. Entretien…

 

Alexandre Pasteur, votre nouvelle aventure à France Télévisions a démarré dimanche avec Paris – Roubaix. Que retiendrez-vous de cette première ?

Je n’étais pas trop stressé, même si j’avais une petite appréhension. Je savais que j’étais attendu. Après, au niveau de la course, j’étais plutôt serein, ce n’était pas nouveau pour moi puisque j’avais déjà commenté Paris – Roubaix sur Eurosport. C’était d’ailleurs la deuxième fois que le signal était produit en intégralité. La grosse nouveauté que j’ai eue à gérer et que je n’avais pas sur Eurosport, c’est la gestion des moto-sons avec Nicolas Geay et Cédric Vasseur. Mais, vu que nous nous étions bien briefés au préalable, il n’y a eu aucun souci. C’est même un sacré apport de pouvoir s’appuyer sur eux. La deuxième nouveauté peut paraître anecdotique, mais c’est un facteur à prendre en compte. Il y a beaucoup moins de publicités sur France Télévisions que sur Eurosport. Mais on s’y fait vite, ce n’est pas très perturbant.

Quel est votre avis sur cette édition 2017 du Tour de France ?

Le Tour, c’est toujours pareil. Comme il est présenté fin octobre, on imagine toujours que ce sera génial et mieux que les années précédentes. Cette année ne fait pas exception. Le tracé me semble superbe. On va franchir les cinq massifs montagneux, on va escalader le Grand Colombier par son versant le plus difficile. Il y aura beaucoup de choses inédites, et c’est ça qui me plaît. Je pense que ce sera une course vraiment passionnante.

Après la très belle performance de Romain Bardet l’année dernière, peut-on espérer une victoire d’un coureur français ?

Thibault Pinot va faire le Giro pour le gagner, ou au moins pour terminer sur le podium. Je pense que sur le Tour, il cherchera à faire des coups sur des étapes. Mis à part Romain Bardet, je ne vois pas d’autres coureurs français capables de viser la victoire. On devrait avoir la même lutte avec Froome, même si j’ai peur que ce soit encore très difficile de le détrôner cette année. Je pense qu’il a encore deux ou trois ans devant lui au sommet, d’autant qu’il a une équipe vraiment supérieure aux autres. Pour Romain Bardet, c’est peut-être encore un peu tôt.

On sait que le Tour de France n’est pas une épreuve comme une autre, qu’elle demande énormément d’énergie et d’implication. On imagine que le retour à la réalité doit être parfois difficile…

La première année, c’était assez dur. Le Tour, c’est fatiguant, c’est grisant, mais c’est surtout fascinant. Pendant trois semaines, nous sommes portés par l’adrénaline, même si nous bossons comme des fous. Un peu comme les coureurs, à notre niveau bien évidemment. Avec Jacky Durand, on partageait absolument tout pendant trois semaines. On avait vraiment l’impression de vivre ensemble. Alors oui, c’est difficile de rentrer du Tour. Et quand il est terminé, on pense déjà au suivant et à la présentation du prochain au mois d’octobre. La transition est brutale, mais c’est également beaucoup de bonheur de retrouver les enfants, la famille.

Il n’y a que le Tour de France pour offrir cela…

Oui, carrément (sic). Par exemple, je n’ai jamais ressenti cette adrénaline, cette passion et cette liberté aux Jeux Olympiques, que ce soit ceux d’été ou d’hiver. Et puis, le Tour m’a permis de découvrir mon pays. Peut-être que sans la course, je n’aurais jamais mis les pieds dans certains coins de France. Au Tour de France, rien n’est formaté, c’est chaque jour une improvisation totale. C’est vraiment l’opposé de ce que l’on peut retrouver aux Jeux Olympiques, où tout est calibré et réglé.

Vous êtes un véritable passionné de cyclisme depuis tout petit. Ce n’est pourtant pas un héritage familial, comme c’est régulièrement le cas…

C’est vrai. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je viens d’une famille de sportifs, mais mes parents m’avaient mis au ski, au tennis ou au football. Je n’avais aucune attache particulière avec le cyclisme. Mais, je me revois encore, à six ans, en train de regarder le Tour à la télévision. Je revois encore le maillot à damiers Peugeot, je ne saurais pas l’expliquer mais j’adorais ça, tout simplement. Toujours est-il que depuis l’âge de cinq ans, je suis passionné de vélo, j’en ai même fait un petit peu en compétition. Je pouvais sacrifier mon mois de juillet pour regarder toutes les étapes du Tour !

Comme vous, beaucoup d’amoureux du Tour se sont pris de passion pour cette course dès leur plus jeune âge…

Oui, le Tour de France, c’est l’enfance. On a tous vu le Tour passer un jour sous nos fenêtres. C’est une découverte du pays, des héros. C’est un émerveillement quotidien, j’étais tout de suite fasciné. Quand tu es petit, tu te demandes ce qu’est cette course qui déplace la France entière sur les routes. Cette dimension populaire m’a tout de suite marquée. C’est le Tour de France, c’est génial.

On vous sent plus heureux et passionné que jamais…

Oui, pourvu que ça dure ! Le jour où je n’aurais plus cette passion, il faudra que je fasse autre chose. C’est elle qui me fait avancer.

En attendant le départ du Tour de France, retrouvez dès ce week-end Alexandre Pasteur aux commentaires des classiques ardennaises :

Amstel Gold Race Dames : dimanche 16 avril à partir de 13h30 en direct sur France 3
Amstel Gold Race : dimanche 16 avril à partir de 14h45 en direct sur France 3
La Flèche Wallonne : mercredi 19 avril à partir de 15h20 en direct sur France 3
Liège-Bastogne-Liège : dimanche 23 avril à partir de 15h15 en direct sur France 3

Propos recueillis par Bérenger Tournier