À Reims, on sacre le sport pour tous

La Ville de Reims va poursuivre sa politique de sport pour tous, bien aidée par l’inauguration prochaine de son nouveau complexe aqualudique, alors que le maire Arnaud Robinet a entamé son deuxième mandat en mai dernier. Présentation avec Raphaël Blanchard, adjoint délégué aux sports.

Comment la Ville de Reims favorise- t-elle l’accès du sport pour tous ses habitants ?
Permettre l’accès à l’activité physique pour tous est un engagement quotidien qui s’appuie sur trois piliers, le soutien de nos clubs sportifs, le développement de nos équipements et la réception d’événements d’envergure nationale, voire internationale. C’est une politique menée depuis de nombreuses années qui va se poursuivre avec le deuxième mandat de maire d’Arnaud Robinet, passionné de sport.
 
L’ouverture prévue ce mois-ci d’un nouveau complexe aqualudique entre donc dans cette politique ?
Le complexe UCPA Sport Station I Grand Reims est un élément nécessaire à l’évolution de la ville en augmentant la capacité des activités en piscine. Depuis la fermeture de la piscine Neptune en 2014, il y avait un déficit de créneaux de natation contraire à nos ambitions de donner le meilleur accueil à nos habitants dans les équipements de la ville. Ce nouveau complexe sera une infrastructure où le Rémois et la Rémoise pourront côtoyer des athlètes du haut niveau, où il y aura des activités de sport santé et de loisirs comme des événements ponctuels de haut niveau.
 
Comment la ville peut-elle utiliser l’équipement ?
En janvier dernier, Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux sports, ainsi qu’une cinquantaine d’experts étaient au CREPS de Reims pour travailler sur le plan d’aisance aquatique qui a pour but d’éviter les noyades pour les enfants de moins de 6 ans. Grâce à ce nouvel équipement aquatique, la Ville et l’UCPA (union nationale des centres sportifs de plein-air) deviendront moteurs sur cet enjeu. En tout, 96 créneaux seront prévus pour l’apprentissage de la natation dès le plus jeune âge. Cette initiative est élargie aux élèves de la Communauté urbaine du Grand Reims. Cette proximité pour tous fait aussi partie des intentions de la politique sportive.

Un festival des sports outdoor prévu dans deux ans

Existe-t-il des équipements sportifs en libre accès dans la ville ?
Nous travaillons avec les médiateurs des quartiers pour faire un état des lieux du patrimoine de la ville et de celui des bailleurs sociaux. Nous avons compté 39 terrains de basket dans la ville qui ont été réactivés pendant l’été. Un ancien joueur du Champagne Chalons Reims Basket (CCRB) était à l’initiative d’un tournoi dans le quartier Wilson. Cette pratique en extérieur se développe dans les clubs, se traduit au niveau national par le développement du basket 3×3 par la Fédération française de basket-ball. Chez nous, Champagne Basket, club issu de la réunion du CCRB et de Reims Basket Féminin (RBF), a la volonté de se lancer dans un projet culturel et sportif dans la ville, avec la démarche de faire partager le basket dans les quartiers.
 
Comment incitez-vous les clubs de la ville à favoriser l’accès à tous ?
Les 203 clubs de la ville ont été répartis dans onze pôles sportifs participatifs par famille et par lieu de pratique. Les clubs d’athlétisme, de football et de rugby se sont réunis pour aménager le club house de leur lieu de pratique, le stade Georges- Hébert. Nous avons généralisé ce mode de fonctionnement pour favoriser les investissements collectifs dans l’optique de laisser un héritage après les Jeux Olympiques de Paris en 2024, mais aussi pour évoquer la répartition des créneaux sportifs et l’organisation d’événements. Les clubs, dans ces pôles sportifs, signent la charte du sport afin que la ville puisse mieux favoriser leur développement, les accompagner dans leurs projets et faire ressortir des orientations. Le but est d’enclencher des dynamiques vers la féminisation et l’accès aux personnes en situation de handicap. Nous avons eu plusieurs réunions en septembre où il est ressorti des axes de concertation. Nous avons également dégagé des éléments pour créer dans deux ans un festival des sports outdoor dédié aux activités de pleine nature, afin que les clubs fassent découvrir leurs activités à tous les Rémois.

« Laisser un héritage »

De quelle autre manière la ville aide-t- elle les clubs ?
Avec Stéphane Lang, adjoint au maire délégué aux relations avec les associations sportives, nous sommes présents sur le terrain pour répondre aux demandes du quotidien dans un écosystème déjà bien développé. Nous pouvons rencontrer les membres des clubs de manière individuelle. La ville est aussi en relation avec le CREPS de Reims et l’Université.
 
Comment s’assurer que le sport santé fasse partie de leurs activités ?
L’ancienne région Champagne-Ardenne et l’Agence régionale santé, ainsi que le Département de la Marne, étaient précurseurs dans la labellisation de créneaux sport santé dans le cadre du réseau sport santé bien-être en 2015. De nombreux clubs de la ville ont obtenu le label pour leurs activités ciblées à des fins de bien-être. Le Cercle nautique des régates rémoises et l’Entente Family Stade de Reims en athlétisme, pour citer les plus emblématiques, sont des références auprès de leur fédération pour les activités de proximité mises en place dans les quartiers (voir encadré).

Vous évoquiez la volonté de recevoir des événements d’envergure nationale. Comment cela peut-il aider à promouvoir le sport pour tous ?
Au-delà d’avoir une vitrine sur notre ville, l’objectif est de laisser un héritage. En organisant de nombreux événements sportifs en lien avec les Jeux Olympiques de Paris 2024, on espère faire découvrir l’étendue de nos infrastructures sportives à nos habitants, renforcer l’activité et voir le nombre de pratiquants en loisirs augmenter avant et après l’événement. On connaît l’importance des grands événements et l’engouement qu’ils peuvent susciter. Lors de la Coupe du monde féminine de football en juin 2019, le stade Auguste-Delaune était l’un des mieux remplis de France, grâce notamment à la ferveur absolue des supporters des Pays-Bas qui ont animé la ville. En amont, la Ville, en lien avec le district de la Marne, avait mis en œuvre des activités dans les clubs avec des sections féminines. On peut dire que c’était une réussite locale avec l’augmentation du nombre de licenciées.

« Le sport est un élément incontournable de la santé publique »

La féminisation du sport fait aussi partie de votre politique sportive ?
C’est un thème de société que nous comptons développer dans les années à venir, encore une fois avec la volonté des clubs et des médiateurs de quartiers. L’objectif est qu’une petite fille ait le même accès au sport qu’un petit garçon. La fusion du CCRB et de Reims Basket Féminin est une bonne chose pour la visibilité du basket féminin.
 
Et pour les jeunes en général ?
Le service éducation-jeunesse a proposé 140 activités sportives et culturelles gratuites à destination des enfants dans plusieurs quartiers pendant l’été. C’était un nouveau dispositif, avec une jauge limitée, créé pour répondre à la situation sanitaire. Grâce au soutien des associations, 25 000 jeunes ont bénéficié d’activités sportives et culturelles en juillet et en août.
 
Comment l’incertitude causée par la pandémie de Covid-19 affecte-t-elle les clubs rémois ?
Malgré la situation, la majorité de nos clubs affiche un nombre de licenciés similaire à la saison dernière. Dès le déconfinement, un protocole a été mis en œuvre pour reprendre les activités physiques en extérieur. Le 7 juin, 35 clubs rémois étaient en phase de reprise. Cette anticipation a permis au tissu associatif de rester en contact avec les habitants en juin et juillet. La ville demeure attentive aux différentes directives. L’inquiétude concerne surtout la fermeture des gymnases et des piscines (en cas de passage du département de la Marne en zone d’alerte, ndlr), même si nous avons reçu des éléments favorables de Roxana Maracineanu qui a annoncé que l’accueil des jeunes publics et des sportifs de haut-niveau continuerait. À la direction des sports, on espère éviter les fermetures, quitte à faire appliquer un protocole très restrictif. En juin, les gens ont eu la possibilité de pratiquer sur des terrains en libre accès, mais en hiver, c’est plus compliqué. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que le sport est un élément incontournable de la santé publique et un domaine important de la vie sociale.

Leslie Mucret