2020, le bon cru pour Thibaut Pinot ?

French Thibaut Pinot of Groupama-FDJ pictured before the start of stage 15 of the 106th edition of the Tour de France cycling race, from Limoux to Foix Prat d'Albis (185km), in France, Sunday 21 July 2019. This year's Tour de France starts in Brussels and takes place from July 6th to July 28th. Photo: DAvid Stockman / Belga / Icon Sport

Du 8 au 15 mars, Thibaut Pinot participe à son premier Paris-Nice. Une Course au Soleil que le leader de la formation Groupama – FDJ aborde avec envie, à plusieurs mois du départ du Tour de France.

 
Comment analysez-vous cette édition 2020 de Paris-Nice ?
Ce Paris-Nice s’annonce très ouvert. Je pense que le parcours va donner des idées à plus d’un coureur. Les deux premières étapes seront casse-pattes et il faudra se montrer présent dès les premiers kilomètres. Ce qui est sûr, c’est que sera usant physiquement. La troisième journée de course entre Châlette-sur-Loing et La Châtre empruntera des routes assez découvertes et donc facilement exposées au vent. C’est l’une des caractéristiques de Paris-Nice et c’est aussi pour ça que j’ai décidé de m’aligner sur cette épreuve cette année. Le vent, les bordures, sont des pièges qui arrivent fréquemment en course. Pour mieux les appréhender, il n’y a pas de secret, il faut les affronter. Cette journée sera donc importante sur le plan collectif.
 
Est-ce un sentiment particulier de participer pour la première fois à cette épreuve ?
Pour la première fois de ma carrière je vais en effet m’aligner sur la Course au Soleil. En tant que coureur français, évoluant dans une équipe française, je me devais d’y participer. Je me réjouis de prendre le départ de cette nouvelle épreuve dans mon calendrier, je suis impatient. Comme je le disais, ce sera sans doute une course piégeuse, c’est une vraie découverte pour moi. Je vais peut-être me rater, mais ce sera pour mieux revenir l’an prochain.
 
Qu’est-ce qui a motivé ce changement de programme ?
J’ai tout simplement retrouvé le plaisir de courir en France. Je prenais aussi beaucoup de plaisir sur les courses à l’étranger, mais j’avais envie de découvrir Paris-Nice. Cela fait plus de dix ans que je suis professionnel et je n’avais toujours pas participé à cette épreuve. Ça me trottait dans la tête. Je connaissais par cœur le schéma de Tirreno-Adriatico (épreuve par étapes italienne se déroulant en même temps que Paris-Nice, NDLR) et j’avais donc envie de voir autre chose.
 

 

« Le Tour de France l’emporte sur le reste »

 
Quels sont vos objectifs pour cette année 2020 ?
J’ai du mal à mettre une hiérarchie concernant les épreuves auxquelles je vais participer, mais je pense évidemment que le Tour de France l’emporte sur le reste. Après, entre un Paris-Nice, des Jeux olympiques ou un championnat du monde, ce dont j’ai envie c’est d’être à 100% sur toutes ces courses-là. Ce que je veux, c’est être le plus haut possible et on verra ce que ça donne.
 
Votre année sera donc marquée par une nouvelle participation au Tour de France. Pensez-vous déjà au mois de juillet ?
Non (rires). On ne pense pas du tout au mois de juillet, même si on en parle forcément beaucoup. Je pense surtout à mon début de saison et à prendre les objectifs les uns après les autres. Le Tour viendra plus tard.
 
Malgré tout, comment analysez-vous le Tour de France 2020 ?
Je pense que cette année le niveau sera encore plus élevé qu’avant sur le Tour. Toutes les équipes alignent leurs meilleurs coureurs. Je pense bien sûr à Ineos qui a d’ores et déjà annoncé que ses leaders seront Egan Bernal et Geraint Thomas. Chris Froome sera peut-être aussi présent. Malgré sa blessure, j’y crois, il y a encore beaucoup de temps avant le Tour. Ineos sera donc peut-être là avec trois leaders. Après, ce sera sans doute à moi de profiter de ces grandes équipes qui vont peut-être se courir après. Un Tour de France est de toute façon toujours relevé, donc le plateau ne me fait ni chaud ni froid. Ce sera à moi de faire ma course.
 

« Il fallait repartir de l’avant »

 
Justement, comment avez-vous digéré le Tour de France 2019 ?
Je l’ai digéré comme une déception, une très grande déception. Mais il était nécessaire d’avancer, je n’ai pas mis des mois à digérer. Il fallait repartir de l’avant. Je m’en remettrai comme je me suis toujours remis de mes déceptions sportives. Je suis désormais focalisé sur ma saison et mes objectifs.
 
Il y aura aussi les JO de Tokyo cette année, quatre ans après votre forfait à Rio…
Cela reste en effet une grande déception d’avoir dû refuser la sélection, j’étais sorti malade du Tour de France. Je n’ai donc pas envie de rater cette nouvelle occasion de participer aux Jeux olympiques. Ce sera sûrement la dernière chance pour moi d’être présent aux JO. Ce serait vraiment quelque chose qui manquerait à ma carrière si je manque ce rendez-vous. Ça fait partie des grands objectifs de ma saison.
 
Vous êtes au sein de la même formation depuis vos débuts professionnels. La Groupama-FDJ est-elle une famille à vos yeux ?
Quand on est dans le milieu, on peut voir ce qui se fait ailleurs. On parle beaucoup entre coureurs et on sait très bien comment sont les équipes. Ici, à la Groupama-FDJ, nous n’avons vraiment pas à nous plaindre. On se sent tous bien, entourés, nous avons tous confiance en Marc Madiot et en l’ensemble du staff. C’est pour cela que des coureurs font toute leur carrière dans cette équipe, cela montre bien qu’il y a quelque chose qu’on ne trouve pas ailleurs.
 

 

« Me battre comme j’ai pu le faire lors du dernier Tour de France »

 
Groupama et FDJ ont d’ailleurs renouvelé leur engagement avec l’équipe jusqu’en 2024. Cela vous procure-t-il personnellement plus de sérénité ?
Je le pense, même si dans l’équipe nous ne sommes pas forcément très inquiets. Nous savons que les sponsors que sont Groupama et FDJ sont solides. L’équipe ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, nous ne sommes donc pas surpris de voir l’aventure se prolonger. C’est une très bonne chose pour moi, pour les jeunes, pour tout le monde dans le staff et ça permet sans aucun doute de travailler sereinement sur du long terme. C’est comme cela qu’on fait du meilleur boulot.
 
Pour vous, que serait une année 2020 réussie ?
Une année réussie ce serait de belles victoires, des objectifs atteints et la possibilité de jouer avec les meilleurs sur toutes les courses. Me battre comme j’ai pu le faire lors du dernier Tour de France, avec de bonnes jambes et mon potentiel, c’est ce dont j’ai envie cette année.
 

 

Le programme 2020 de Thibaut Pinot :

Après plusieurs saisons à l’accent italien, marquées par des performances notables sur le Tour d’Italie et un succès sur le Tour de Lombardie, Thibaut Pinot axe désormais son programme sur l’Hexagone. Le leader de la formation Groupama-FDJ a ainsi disputé le Tour de Provence, du 13 au 16 février, avant de s’aligner sur le Tour du Haut Var, du 21 au 23 février. Après Paris-Nice, Thibaut Pinot fera un crochet par l’Espagne afin de s’étalonner sur le très exigeant Tour du Pays Basque, du 6 au 11 avril. Après l’épreuve basque, le grimpeur tricolore fera une coupure avant un stage dans les Alpes. Pour le moment, ni lui ni son équipe n’ont communiqué sur une éventuelle participation au Critérium du Dauphiné, du 31 mai au 7 juin. Pinot sera en revanche bien de la partie à l’occasion de l’édition 2020 du Tour de France, dont le départ sera donné le 29 juin de Nice.
 
 

Le programme de Paris-Nice :

 
 

La bio express de Thibaut Pinot :

 
 

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Par Olivier Navarranne